Monaco-Matin

Aussi beau que cruel pour Monaco

Face au Barça, l’ASM a mené jusqu’à 2 secondes de la fin jusqu’à l’égalisatio­n de Brandon Davies et la prolongati­on fatale. Un combat d’une rare intensité

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Ala fin, alors que Sarunas Jasikevici­us, le coach du Barça et ancienne légende de Kaunas, s’est assis à la table devant la presse, coach Mitrovic, pas rancunier, n’a pas hésité à venir lui servir une coupe de champagne, fait sans doute inédit dans l’histoire de l’Euroligue.

« Génial, merci ! Alors je vais dire du bien de Monaco, et de toute façon je le pense, cette équipe est forte, bien coachée et elle se battra pour les play-offs jusqu’au bout », a lâché le coach des Blaugranas. « Je pense que le public a vu un beau match et on est vraiment satisfaits de l’avoir emporté ». Pour Monaco, le temps des regrets est évidemment dur à avaler. Après avoir échoué mercredi dans le money-time à Madrid après une deuxième mi-temps folle, la Roca Team a cette fois laissé échapper un exploit qu’elle a tutoyé de manière encore plus proche. A 12 secondes de la fin, 74-73 pour Monaco, Léo Westermann, auteur d’une prestation très solide jusque-là, n’a rentré qu’un lancer-franc sur deux sur la ligne. Le Barça en a profité. Malgré un premier contre dantesque de Donta Hall, Brandon Davies, bourreau de l’ASM (gigantesqu­e avec 27 points et 38 d’évaluation,) face à son ancien club, en a profité pour égaliser (75-75) à 2 secondes de la cloche et donner un coup de massue à un public qui venait, dans les deux dernières minutes, de basculer dans la folie, au fil d’une bombe énorme à 3-pts de Mike James en extension après son drive main gauche, suivi d’un autre T3 énorme de Léo Westermann... 74-71, 20 secondes à jouer, oui, Monaco est passé si près, malgré des décisions qui ont fait gronder la salle, comme ces 3 lancers accordés à Laprovitto­la après visionnage de la vidéo alors que l’arrière italo-argentin ne semblait pas en position de tir... Mais face à cette machine de guerre en Euroligue qu’est le Barça, les détails peuvent coûter très cher.

Détails fatals

Dans cette prolongati­on, le métier vertigineu­x de Calathes, Mirotic, l’adresse de Laptrovitt­ola et les lancers qui tuent ont fini par faire plier Monaco, malgré un dernier dunk de Mike James pour entretenir l’espoir (7780). Si Monaco a donc échoué sur le fil, si proche, au terme d’un combat de géants, la Roca Team avait pourtant retenu la leçon de Madrid. Pas question de subir un départ catastroph­e. Mike James et Donta Hall débutaient sur le banc, pas un problème : c’est Paris Lee qui envoyait Yak Ouattara pour un alley-oop dans les étoiles, première grosse émotion de la soirée dans les gradins… Cette fois, face au géant Barça, c’est Monaco qui faisait la course en tête. Nikola Mirotic était conforme à son statut de joueur numéro 1 en Europe. L’ancien des Bulls était partout, au shoot et au rebond offensif, mais pour l’ASM c’est un vétéran en ayant vu d’autres, Will Thomas, qui actionnait sa patte gauche des grands soirs. Un énorme panier de Thomas au buzzer de la possession devant Mirotic mettait le feu, d’autant que l’ancien du Zenit rajoutait une bombe à 3-pts dans le paysage. Une passe de génie de Mike James rentré en jeu pour le dunk ahurissant de Donta Hall et Monaco s’envolait (22-12), mais le Barça n’allait pas se laisser faire. Nick Calathes, l’ancienne icône du Pana, rentré en lice avec son numéro 99, pointait un gros T3, et remettait à l’endroit le Barça. La lutte était âpre, Boutsiele se démenait au rebond, le Barça revenait dans les rétros sur un rebond off de Mirotic (3231). Un mano a mano qui devait finalement durer jusqu’à la fin. L’Euroligue est aussi belle que cruelle, l’ASM est en train de l’apprendre, dans la cour des grands. Un match perdu mais peut-être fondateur dans la manière.

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Ouattara et la digue monégasque ont fini par céder.

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