Monaco-Matin

« La société n’accepte plus la mort des animaux »

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Ève, animatrice au sein de l’associatio­n Les vadrouille­urs des Maures, randonne depuis  ans. Les rencontres avec les chasseurs ne se passent pas toujours très bien. « Lors d’une randonnée entre femmes, on a eu des petites menaces sous-entendues. Une autre fois, d’autres ont été sympas. Ils nous ont dit ‘‘Taisezvous, et écoutez !” Le problème, c’est qu’il n’y a personne pour les contrôler. On ne devrait pas se gêner mais on entend tirer, et parfois, on se demande si on ne va pas prendre une balle. Ils mettent des panneaux ‘‘attention battue’’ pour avertir, mais ce sont eux qui ont les fusils. »

Si Ève est mesurée dans ses propos, ce n’est pas toujours le cas, comme l’explique Yves Bray de l’Office français de la biodiversi­té. « Le discours est très passionnel côté chasseurs mais aussi du côté des autres utilisateu­rs de la forêt. L’entente passe par le respect mutuel des usagers et la tolérance. » Ilyaune part de méconnaiss­ance de la loi, certains chasseurs évoquant une pratique ancestrale.

Un autre problème s’impose de plus en plus, selon lui : l’évolution de la société. «Ellea de nouvelles attentes et beaucoup de personnes n’acceptent plus les actes de prélèvemen­t, la souffrance et la mort des animaux, même quand ils ne sont pas incompatib­les avec la subsistanc­e des espèces. »

Des quotas en fonction de la santé des espèces

La loi sur la gestion adaptative de la chasse fixe des quotas de prélèvemen­ts sur certaines espèces. Ces plans de chasse concernent le grand gibier – chevreuils, chamois, mouflons... sauf le sanglier – mais aussi le petit gibier.

« Par exemple, explique Yves Bray, cette année, elle a fixé zéro prélèvemen­t de tourterell­es des bois. » Elle figure sur la liste des espèces menacées de l’UICN. Une décision qui n’a pas été prise de gaieté de coeur par la France. En effet, la Commission européenne avait prévenu qu’elle saisirait la Cour de justice de l’Union européenne si cette chasse était autorisée.

Autre exemple, le prélèvemen­t des bécasses a été fixé à trente individus par an et par chasseur. Et l’OFB contrôle aussi souvent qu’il le peut.

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