Sondages de l’Élysée : d’ex-proches de Sarkozy jugés à partir de demain
Près de dix ans après la fin du quinquennat Sarkozy, l’ancien secrétaire général de la présidence Claude Guéant, l’ex-conseiller Patrick Buisson et trois autres personnes sont jugés à partir de demain dans l’affaire des sondages de l’Élysée.
Pendant quatre semaines, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris va se plonger dans le fonctionnement du pouvoir entre 2007 et 2012. Protégé depuis l’origine dans ce dossier par son immunité présidentielle, l’ancien chef de l’État a été cité comme témoin au procès par l’association de lutte contre la corruption Anticor, à l’origine de l’affaire. Mais il a indiqué qu’il ne se rendrait pas au tribunal.
Anticor avait porté plainte en 2010 après un rapport acide de la Cour des comptes en 2009. Dans son tout premier examen des finances de l’Élysée, la juridiction financière avait épinglé une convention signée avec Publifact, la société du conseiller spécial Patrick Buisson. Les investigations judiciaires avaient ensuite été élargies à d’autres activités de communication
Une marge de %
L’affaire avait jeté la lumière sur les multiples sondages payés par l’Élysée, traitant de la popularité du Président, des réformes, questions d’actualité, échéances électorales, rivaux politiques, ministres ou encore de l’image de la nouvelle Première dame, Carla Bruni.
En cause lors des audiences à venir : d’un côté, des contrats de communication signés avec les sociétés de Patrick Buisson et du politologue Pierre Giacometti ; de l’autre, des commandes directes de sondages entre 2007 et 2009 auprès de plusieurs instituts, en particulier Ipsos. Représentant au total 7,5 millions d’euros, ces dépenses ont été réalisées en l’absence de publicité et d’appel d’offres, signe, pour le Parquet national financier, de favoritisme.
Patrick Buisson est en outre soupçonné de détournement de fonds publics. Rémunéré 10 000 euros par mois pour une mission de conseil, le lobbyiste pouvait aussi livrer des sondages à sa libre appréciation. Entre 2007 et 2009, l’accusation en a compté 235, achetés puis revendus avec des marges de 65 à 71 %, pour un bénéfice d’1,4 million d’euros.