Psoriasis :
psoriasis se soigne très bien. Pourtant, il n’est pas rare de voir des patients en souffrant depuis des années, convaincus que l’on ne pouvait rien pour eux. C’est faux. Il est donc important de communiquer sur ce sujet afin que ceux qui y sont confrontés sachent que des traitements efficaces existent », insiste le Pr Thierry Passeron, dermatologue au CHU et chef d’équipe Inserm au C3M (Centre méditerranéen de médecine moléculaire) à Nice. C’est la raison pour laquelle l’établissement hospitalier organise mercredi prochain le Citizen Pso, un événement voué à l’information du public (lire par ailleurs).
e« En tant que dermatologue hospitalier, je reçois souvent des patients qui présentent des pathologies complexes pour lesquelles il n’y a pas toujours de traitements pleinement efficaces. Or, ce n’est pas le cas du psoriasis, au contraire ! Nous disposons d’un arsenal thérapeutique performant. Il faut le faire savoir, sachant que cette affection concerne entre 2 et 4 % de la population générale. Et pour ces personnes, cela peut changer beaucoup de choses en termes de qualité de vie. »
Pour mémoire, le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui se traduit par l’apparition de plaques rouges avec des squames et parfois d’importantes démangeaisons. Il peut affecter toutes les parties du corps, y compris les ongles et le cuir chevelu. Il y a des formes légères, modérées ou sévères. Ce n’est absolument pas contagieux, mais pour certains patients, le regard des autres peut être difficile à vivre. Sachant que des solutions fiables existent pour le maîtriser, le premier conseil est de consulter un dermatologue, qui va poser le diagnostic et vérifier s’il n’y a pas d’atteinte articulaire (cela arrive dans 30 % des cas).
« Il faut arrêter de croire que le psoriasis, c’est psychologique. Ce qui sous-entendrait qu’on ne peut rien y faire. Non, ça ne l’est pas ! Il peut être aggravé par le stress, mais c’est tout », s’agace le Pr Passeron. Ce dernier raconte une anecdote tout à fait révélatrice. « J’ai récemment reçu un homme de
28 ans qui présentait un psoriasis sévère depuis 8 ans. Il n’avait jamais reçu de traitement parce qu’on lui avait dit que c’était psychologique et qu’il n’y avait rien à faire. Finalement, c’est son amie qui l’a poussé à consulter. Elle a eu raison. Car aujourd’hui, je sais que je peux lui proposer des traitements efficaces qui vont considérablement améliorer sa qualité de vie. S’il l’avait su il y a 8 ans, il n’aurait pas perdu tout ce temps. C’est pour éviter de tels cas que l’on souhaite sensibiliser le public. »
Et le dermatologue insiste : de tels exemples ne sont pas si rares. Pourtant, « on connaît bien cette pathologie. On dispose d’un arsenal thérapeutique avec des traitements efficaces depuis la fin des années 1990, insiste le Pr Passeron. Pour les formes légères, il existe des crèmes, que l’on peut aussi appliquer en prévention 2 à 3 fois par semaine. Cela suffit pour limiter l’apparition des plaques lorsque l’atteinte est limitée. Pour les formes modérées à sévères, en première intention, on délivre du méthotrexate : il module la réponse immunitaire et donne souvent de bons résultats. En cas d’échec, le dermatologue pourra proposer encore d’autres traitements, sous différentes formes. On en trouvera donc toujours un qui conviendra et soulagera le patient ! »
Citizen Pso, mercredi 20 octobre de 9 h à 18 h, place Masséna. Sur place, des spécialistes informeront sur le psoriasis, les traitements, etc. Inscription gratuite à l’escape game sur https://www.weezevent.com/citizenpso-nice