À Sainte-Maxime, le combat d’Elsa contre la maladie de Lyme continue
Son histoire avait particulièrement touché les Maximois et les lecteurs de Var-matin. À 30 ans, Elsa Cartilier, vit un enfer depuis janvier 2020 et l’apparition de nombreux symptômes physiques inexpliqués : urticaire, trouble digestifs et neurologiques, vertiges, etc. Malgré son calvaire, les médecins qu’elle consulte alors ne croient pas en ses douleurs et la redirigent vers un hôpital psychiatrique où elle passe deux mois et demi. « Ça l’a traumatisée, les psychiatres lui disaient de faire du sport alors que sa douleur était physique », explique Sébastien, le compagnon d’Elsa. Ce n’est qu’après avoir quitté l’hôpital qu’elle pourra mettre des mots sur sa maladie, notamment grâce à une interne marseillaise qui a pris le temps de l’écouter et surtout, qui l’a cru. « J’ai la maladie de Lyme et plusieurs co-infections : babesia, bartonella, borrelia, EBV, Mycoplasma et un système immunitaire faible », énumère la jeune femme.
Un parcours de la combattante
Son histoire fait écho à d’autres et elle reçoit une vague de soutien importante. Et une aide financière par le biais d’une cagnotte en ligne. Grâce à cet argent, elle part pour l’Allemagne et la clinique Alviasana, spécialiste de la maladie de Lyme. « Mon traitement a commencé le 12 juillet et a duré 8 semaines, souffle Elsa. J’ai reçu une cure d’antibiotiques. C’était une combinaison de trois médicaments différents qu’il a fallu moduler car certains me faisaient réagir, ils ont pris en compte le fait que j’ai de gros problèmes intestinaux. Leur objectif était d’endormir certaines bactéries. Au bout de 6 semaines, une prise de sang a montré que c’était le cas pour deux d’entre elles. Ça a allégé des symptômes abominables, c’était magique ! J’ai aussi vu un physiothérapeute. Contrairement
à une personne normale, j’ai besoin de réfléchir pour bouger ma jambe gauche et mon bras droit. Grâce au traitement j’ai presque tout récupéré au niveau du bras mais il me reste encore du travail pour la jambe. »
Depuis son retour, Elsa continue à être suivie à distance par la clinique. Et surtout un problème subsiste : les moisissures : «Je souffre d’une hypersensibilité aux
moisissures qui sont présentes dans mon appartement », déplore la jeune fille.
Des lueurs d’espoir
Une exposition qui lui déclenche plusieurs symptômes : « Gonflements, brouillards cérébraux, éruptions cutanées, oedèmes, troubles neurologiques et digestifs. » Ceuxci, qui avaient disparu dans l’environnement sain de la clinique, ont fait leur retour dès qu’elle est revenue chez elle.
Après ce coup dur, quel est son état d’esprit ? « C’est difficile à dire. Un jour je suis optimiste, le lendemain je ne suis plus moi-même. » Plusieurs choses donnent tout de même de l’espoir à la jeune femme. Tout d’abord, la perspective très prochaine d’un déménagement. « Nous avons trouvé un appartement sans moisissure à Roquebrune-sur-Argens », se félicite la jeune femme. Ensuite, la masse de soutiens reçus à travers les réseaux sociaux. Une cinquantaine
de messages par jour auxquels elle essaye de répondre un par un. Mais aussi le soutien des Maximois, comme l’équipe de First Tattoo. Grâce à sa cagnotte et à différentes aides financières, elle a pu financer sa prise en charge en Allemagne et peut à présent payer, chaque mois, 600 euros de compléments alimentaires et 450 euros pour la suite du traitement.
Pour se soigner, elle avale une quinzaine de comprimés par jour et reçoit des médicaments par perfusion deux fois par semaine. Enfin, les mots de sa médecin, en Allemagne : « Elle a dit que c’était une battante, comme elle en a rarement vu », rapporte Sébastien. « Elle a pour espoir que j’aille mieux d’ici un an et demi », ajoute Elsa.
Et peut-être un jour reprendre son ancien métier de manager de bar : « J’aimais faire rire les gens, faire des cocktails, c’était ma passion. »