Démissions aux Restos du coeur de Fréjus sur fond d’accueil de migrants
Tous les bénévoles ont jeté l’éponge, rechignant à servir et nourrir les personnes étrangères en situation irrégulière ainsi que les migrants.
Une situation ubuesque. La semaine dernière, la totalité des bénévoles des Restos du coeur de Fréjus a démissionné brutalement sur fond d’accueil de migrants. Un coup dur pour les 200 familles qui bénéficient de l’aide alimentaire de l’association caritative (implantée au 71, rue du Vignal), à un mois du lancement de la saison hivernale. Sollicitée dans l’urgence afin de pallier cette défection collective, Claudine Delompré (qui dirige déjà le site de Roquebrune-sur-Argens depuis sept ans), a dû reprendre le flambeau.
« L’accueil doit être inconditionnel »
« Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là et je ne veux surtout pas porter de jugement de valeur, insiste-t-elle, diplomate. Je sais juste que je dois reprendre au pied levé le centre. Il n’est pas question de fermer ce site ». Pour justifier cette défection spectaculaire et soudaine, un ancien bénévole évoque «des désaccords de points de vue ». C’est du côté de la direction varoise qu’il faut chercher une explication plus précise.
« Aux Restos du coeur, il y a une charte des bénévoles, précise Jean-Philippe Florenson, le président départemental. Toute personne qui vient proposer ses services dans notre structure doit la respecter. Dans cette charte, il est dit que l’accueil est inconditionnel. Cela veut dire qu’on accueille n’importe quelle personne qui entre dans les conditions financières. Toutes celles qui entrent dans les barèmes doivent être accueillies sans aucune discrimination et sans aucune sélection. Cette charte n’était plus respectée par les bénévoles. » Concrètement, depuis le début de la crise sanitaire, les bénévoles rechignaient à servir et nourrir les personnes étrangères en situation irrégulière ainsi que les migrants. Une situation qui avait déclenché des tensions avec la direction départementale. Elles se sont soldées par la démission massive de la semaine dernière.
En attendant, Claudine Delompré a une priorité : former le plus rapidement possible une équipe motivée pour reprendre les collectes et les distributions.
Un besoin urgent de bénévoles
Mardi dernier, des bénévoles du Muy et de Toulon ont pu assurer la distribution des denrées. Y aura-t-il suffisamment de bras mardi prochain ? Cela dépendra du nombre de volontaires qui répondront présents.
Les profils recherchés sont bien précis. « Il nous faudrait deux ou trois hommes pour décharger le camion lors de la réception du lundi matin. Il nous faudrait aussi au moins deux hôtesses d’accueil et huit bénévoles pour la distribution (les mardis et mercredis). La principale qualité recherchée est l’empathie », insiste Claudine Delompré.