À Coursegoules, le projet d’héliport abandonné
Souhaitée par la commune en lien avec la société Héli Protection, la base d’hélicoptères ne verra finalement pas le jour. Le dossier était complexe à réaliser et les pressions nombreuses.
Le projet ne passait pas. Il suffisait de se promener dans les rues de Coursegoules pour s’en rendre compte. Depuis plusieurs semaines, l’ambiance était pesante dans la petite commune des Préalpes d’Azur : désireuse d’implanter un héliport sur le site de l’ancienne décharge [lire Nice-Matin du 20 octobre], l’équipe municipale n’a pas pu avancer comme elle l’espérait et a fini par renoncer à ce dossier, jeudi matin.
Quel était le projet ?
La ville de Coursegoules devait vendre un terrain à la société Héli Protection, pour y installer un héliport (ou hélistation, selon le maire). Si le projet avait été à son terme, deux hangars auraient été construits : un de 500m2 pour les usages de l’entreprise et un autre de 300m2 mis à la disposition de la mairie. « Ces installations pourraient permettre de créer une mini-zone d’activité », expliquait alors la commune dans un communiqué, publié le 22 septembre sur Facebook.
Par la voix de son directeur Jean-François Giron, Héli Protection avait tenu à rassurer les habitants, début octobre dans nos colonnes. « Ce ne seront que des vols liés à des opérations de secours ou de travail aérien. »
Pourquoi a-t-il été abandonné ?
Dans un communiqué publié hier, la mairie explique les raisons de cet abandon. Un argument est mis en avant : l’impossibilité d’obtenir un permis de construire. Si le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) est bien sous convention avec la société Héli Protection, il n’est pas considéré comme porteur du projet et la notion d’utilité publique ne peut être retenue. Un obstacle de taille qui faisait planer quelques incertitudes. Contacté hier matin, le président d’Héli Protection n’a pas souhaité faire de commentaires. « On avait prévenu en amont que ce ne serait pas facile », précise le maire, Dominique Trabaud. Opposés au projet pour des raisons principalement environnementales, le collectif « Non à l’héliport de Coursegoules » et l’association « Cheiron Sauvegarde » ontils forcé cette décision ? « La mairie ne cède rien du tout. On abandonne le projet parce qu’on est dans l’impossibilité de le faire », commente Dominique Trabaud. Le collectif se réjouit de l’issue donnée à ce dossier et appelle au calme pour les potentiels projets à venir. « Ce n’était pas une guerre, c’était une discussion ouverte. Ce n’est ni une victoire ni une défaite, c’est une sage décision. On a été le porte-parole de la nature. »
Et maintenant ?
La Ville comptait sur ce projet d’héliport pour dynamiser son activité économique. Pour l’heure, rien n’est prévu pour « compenser » l’abandon.
« Nous n’avons pas des centaines de propositions d’activités sur la commune, regrette Dominique Trabaud. Le devoir d’une municipalité, c’est d’étudier tout ce qui pourrait amener du travail au village. »
Le maire reconnaît que la situation géographique de Coursegoules peut freiner l’émergence de certains projets. « On n’a pas vraiment de latitude, le village est classé. Même pour l’habitation c’est compliqué... »