DÉCALÉ NERI
la reine mère, a rejoint la cohorte de ses ancêtres en quelques mois avant ses ans. Son père, le prince Philip, a rendu les armes au printemps, alors qu’il allait devenir centenaire. Le duc d’Edimbourg conduisait encore à ans, lorsque deux accidents coup sur coup l’ont convaincu de ranger définitivement sa Land Rover au garage. Privé du permis de conduire, Philip n’avait pas renoncé à son humour so british, lui qui, pendant toutes ces années, en sa qualité de prince consort, a fait patiemment tapisserie à côté de sa Queen. En , à ans, il avait reçu le prix du « Oldie » de l’année, la personne âgée de l’année, décerné par le magazine
The Oldie. « Il n’y a rien de tel pour le moral que de se voir rappeler que les années passent et que la vieille carcasse commence à tomber en morceaux. Mais c’est déjà agréable qu’on se souvienne de nous », avait écrit, pince-sansrire, le prince dans sa lettre de remerciement. On l’a appris cette semaine, en même temps que son bref séjour à l’hôpital, la reine vient de refuser le même prix, que le magazine voulait lui attribuer pour .
« Sa Majesté pense qu’on a l’âge que l’on ressent et, par conséquent, ne pense pas remplir les critères pour accepter », a écrit un de ses secrétaires.
La réponse de la reine résonne comme un encouragement pour tous ces seniors qui, eux aussi, n’ont pas l’âge de leurs artères.
Ils mènent des retraites actives dans des associations, sur les bancs de l’université, en pratiquant du sport ou en voyageant. D’autres ont repris une activité professionnelle, parfois pour mettre du beurre dans les épinards, mais également pour donner un sens à leur vie. Et il y a ceux, enfin, qui s’épanouissent dans leur travail et ne sont pas pressés de raccrocher. Comme la reine, ils ont tout l’avenir devant eux.