Je n’ai aucun regret. La boxe, ça n’a été que du positif... ”
Il est encore, à ce jour, le seul Niçois, dans l’histoire de la boxe, à s’être emparé d’une ceinture de champion d’Europe. (photo Patapat’)
Sur ce ring bordé de cordes et parfois taché de sang - espace qu’il s’est choisi pour arène - et en authentique rétiaire qu’il fut - il n’a jamais reculé, jamais refusé le moindre combat. Et reste, encore aujourd’hui, viscéralement accroché à ces quelques convictions forgées, dans la victoire comme dans la défaite, du reste. A ces valeurs acquises dans la sueur, et à coups d’uppercuts… Fabien Guillerme, à ce jour, reste le seul Niçois à avoir conquis un titre de champion d’Europe (face à l’Italien Luigi Castiglione).
C’était il y a deux décennies !
Et pourtant, à 47 ans, l’homme n’a pas tant changé. Toujours aussi combatif, pugnace. Soucieux, aussi, lorsqu’on rembobine le fil de son histoire, de d’abord rendre hommage à son épouse, « Loulette », « sans qui, depuis tout ce temps, je n’aurais pu faire tout ce que j’ai fait. Elle m’a toujours soutenu et ça fait 28 ans que ça dure… »
Il faut toutefois remonter un peu plus loin en arrière pour mieux cerner le personnage.
En décrypter toutes les facettes. « Je suis issu d’un milieu plutôt modeste. Et Bourguignon de naissance !
En fait, je suis arrivé à Nice quand j’avais deux ans, et mon univers, alors, c’était les logements HLM. On a d’ailleurs très, très souvent changé de quartiers… » Son père, soudeur, travaille à l’époque sur le chantier de l’aéroport, pendant que la maman, de son côté, élève à la maison leurs 3 enfants. Ce qu’elle continuera de faire, seule, après la séparation du couple… Fabien, lui, continue de grandir. Et finit par découvrir la boxe à l’âge de 10/11 ans. « Jean-Jacques Benchetrit, ami de ma mère, et ancien pro du PCN, m’a emmené un jour à la salle et j’ai immédiatement accroché… » Comme une droite qui « réveille » les sangs, un jab qui donne enfin du sens à la vie… Alors de ne plus rien lâcher ! Et, au fil du temps,
de même se façonner un destin hors normes.
« Dès le départ, c’était comme une drogue ; je ne pouvais plus m’en passer. Alors, à l’entraînement, je suis devenu une véritable machine. Au final, c’est ce qui a fait ma force… » L’homme s’est donc doté d’un mental à toute épreuve. Deux fois recalé pour le titre de champion de France professionnel, il s’entête et finit d’ailleurs par décrocher le Graal, face à Redha Abbas, le 12 mai 2000 à Leyrit. Dans la foulée, les frères Acariès lui proposeront de monter à Paris pour tenter sa chance au niveau continental. Et, là, il rendra ivre de joie pas moins de 4000 personnes… Fabien Guillerme, qui en parallèle a monté une entreprise spécialisée dans les espaces verts, est alors au firmament du Noble art. Guère pour longtemps, néanmoins, mais veut continuer de penser que sa carrière n’est jalonnée que de bons souvenirs. « Pour moi, la boxe, ça n’a été que du positif. Sauf que lorsque je n’ai plus senti l’envie, j’ai préféré raccrocher…»
Tout en gardant un pied dans le milieu, malgré tout,
puisqu’il a ensuite créé son propre club (Niss’Noble Art), au sein duquel on retrouve une certaine Nahed Kharchi (ex-championne de France), mais aussi un jeune qu’il estime plus que prometteur, Lorenzo Fernandez-Garcia. « J’espère les amener, tous les deux, le plus loin possible et qu’ils bénéficient de cette petite reconnaissance qui n’a pas forcément été la mienne… » Quitte à sortir de sa poche les euros nécessaires. Parce que, là encore, avec ou sans soutien, il n’a pas l’intention de reculer ou de refuser le moindre combat…
Né le novembre . A boxé en poids coqs. Palmarès :
* combats professionnels, pour victoires (dont KO), défaites et nul. * Sacré champion de France, puis champion d’Europe, le mars . Une ceinture qu’il abandonnera néanmoins quelques mois plus tard, à Leyrit, au profit du Russe Alexander Yagupov.
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