Monaco-Matin

La qualité de vie à l’épreuve de l’attractivi­té du pays

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Sur la question de la mobilité, les élus estiment qu’il n’est pas assez fait. Vous avez rappelé les projets en cours qui apporteron­t un souffle certain au pays, mais vous avez aussi parlé de prendre des mesures qui pourraient être impopulair­es (couloirs dédiés aux bus, prix des parkings). Envisagez-vous vraiment ces solutions ?

La mobilité est un sujet très complexe. Il faut distinguer les réponses qui peuvent être apportées à court terme de celles qui ne pourront être réglées qu’à moyenlong terme. Les mesures qui ont un impact sur la vie quotidienn­e des Monégasque­s et des résidents méritent de faire l’objet d’une concertati­on. Nous en reparleron­s au

Conseil national. Il y a des choix à faire, qui peuvent parfois poser problème. Les gens ne seront peut-être pas toujours contents que l’on efface des places de stationnem­ent au profit d’un couloir de bus, mais c’est nécessaire.

Et à plus long terme ?

Il y a bien sûr des actions tenant aux infrastruc­tures qui nécessiten­t des travaux et des financemen­ts. Ça ne peut pas se faire d’un claquement de doigts mais il y a des idées que l’on pourra présenter. À plus long terme encore il y a aussi des opérations comme le métro, les télécabine­s. Il y a plusieurs directions possibles. Il y a une ouverture depuis l’annonce du président de la République française, M. Macron, du déploiemen­t du RER dans  métropoles françaises. Je considère que Nice doit en faire partie.

Cela pourrait-il bénéficier à Monaco ?

Monaco est un pôle extrêmemen­t puissant et qui irrigue sur tout le territoire des Alpes-Maritimes et une partie de l’Italie. Il y a des choses à décider avec la France pour combiner la meilleure réponse à la population, la meilleure qualité sur le plan environnem­ental et un coût budgétaire acceptable, parce qu’il sera incontesta­blement élevé.

Sur la qualité de vie justement, estimez-vous manquer de bienveilla­nce comme vous l’a reproché Guillaume Rose ?

Je ne suis pas tout à fait d’accord. Je suppose que ce dont il a voulu parler ce sont des effets des travaux sur la vie quotidienn­e. Beaucoup d’efforts sont menés à Monaco pour que les travaux se passent le mieux possible. Cela dit, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut faire des réalisatio­ns, construire des logements domaniaux et privés, des infrastruc­tures pour que les secteurs économique­s disposent de surfaces suffisante­s… Tout cela pour optimiser une chose rare à Monaco : le foncier. Mais il faut évidemment construire de la façon la plus optimale possible.

Plus le plan logement avance, plus les nouveaux besoins émergent. Les dotations de l’État à la mairie ont augmenté, elles serviront notamment à recruter du personnel (lire page suivante). Est-ce le signe qu’il faudra désormais envisager des dotations plus importante­s à la mairie dans les années à venir ?

Les dotations réservées à la ville sont fondées sur des critères eux-mêmes établis par une loi. La contributi­on de l’État au financemen­t de la commune est importante. Les moyens tels qu’ils existent aujourd’hui sont de nature à faire beaucoup de choses.

Au même titre que les besoins augmentent pour la petite enfance, ils sont tout aussi importants pour la prise en charge des seniors. Marc Mourou a parlé de “zones d’ombre”, malgré “des solutions alternativ­es”. Que répondez-vous aux inquiétude­s des élus ?

Je réponds qu’il s’agit d’un sujet prioritair­e dont s’est emparé le ministre des Affaires sociales et de la Santé, Christophe Robino. On apportera des réponses importante­s dans les mois qui viennent puisqu’il est évident que la vie des aînés est une chose essentiell­e dans une société qui veut être solidaire.

‘‘ Optimiser une chose rare à Monaco : le foncier ”

Si la question du recrutemen­t se pose pour la mairie, est-elle prégnante aussi au niveau de l’État ? On a entendu Balthazar Seydoux demander plus de personnel pour suivre les chantiers, Jean-Louis Grinda des juristes pour étudier les textes de loi…

Il y a des services de l’Administra­tion monégasque qui, à mon avis, ne sont pas assez bien dotés. Je pense qu’il y a des nouveaux postes à créer et peut-être des redéploiem­ents à opérer. Ce n’est jamais une tâche facile. Monaco c’est seulement

  habitants et plus les   personnes qui viennent travailler quotidienn­ement de France ou d’Italie. On a donc besoin d’un nombre satisfaisa­nt de fonctionna­ires pour gérer la Principaut­é. Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu’il faut trouver le bon équilibre et être vigilant quant aux dépenses quand on crée des emplois publics.

 ?? (Photo C. Dodergny) ?? Parmi les pistes envisagées par le gouverneme­nt pour fluidifier la circulatio­n intra-muros : développer les couloirs dédiés au bus et ce, quand nécessaire, au détriment du stationnem­ent en voirie.
(Photo C. Dodergny) Parmi les pistes envisagées par le gouverneme­nt pour fluidifier la circulatio­n intra-muros : développer les couloirs dédiés au bus et ce, quand nécessaire, au détriment du stationnem­ent en voirie.

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