Monaco-Matin

« Les braqueurs lui ont mis le pistolet sur la tête »

Quelques jours après le cambriolag­e d’une bijouterie, un nouveau magasin de joaillerie du centre-ville d’Antibes a été victime d’une tentative de braquage. Un voisin a été séquestré.

- VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

En colère et sous le choc. Stigmates d’une tentative violente de braquage armé qu’ont vécu les salariés de la bijouterie Tassanary, et ceux du cabinet de géomètre, mardi soir, en plein centre d’Antibes. C’est au moment du départ des employés, en fin de journée, que le scénario cauchemar débute dans cet immeuble de la place De-Gaulle.

« J’allais refermer la porte derrière mes collaborat­eurs quand j’ai vu une main la retenir. J’ai tout de suite compris, explique la propriétai­re de la bijouterie. Je me suis mise à crier… » Vêtus d’habits sombres, deux hommes casqués et armés tentent de rentrer à l’intérieur du magasin : « Mon mari est tout de suite intervenu. »

« Ils ont frappé un salarié »

Face au danger, ce dernier réagit immédiatem­ent. Dans son élan, il frappe le premier intrus et tente de repousser l’autre. « On s’est battus, j’ai reçu un coup de crosse sur le crâne », explique le bijoutier, qui arrive malgré tout à se dégager, à repousser les braqueurs pour s’enfermer à l’intérieur de son établissem­ent.

Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que quelques minutes plus tôt, les deux individus, qui attendaien­t dans le couloir de l’immeuble, s’en sont pris à leurs voisins du cabinet Géotech conseils. En quittant leur bureau, ils sont tombés nez à nez avec les deux braqueurs qui patientaie­nt avant leur passage à l’acte. Un imprévu qui n’a pas fait fuir, ni changer le plan des deux hommes. « Ils ont mis directemen­t le pistolet sur la tête de notre collègue pour le faire rentrer. Ils lui ont demandé qui était présent à l’intérieur, raconte un des membres de l’équipe. Ils sont rentrés, ont pris et cassé les téléphones. Ils ont frappé un salarié et ont essayé d’enfermer l’équipe. Mais voyant qu’aucune pièce ne fermait, ils ont laissé notre bureau entrouvert avec le flingue braqué sur eux. »

Au moment où les malfrats se sont jetés sur le bijoutier, les deux employés du cabinet géomètre ont pu refermer leur porte. Et se mettre à l’abri. Un répit de courte durée puisqu’en entendant les cris et la bagarre éclater, les salariés ont à nouveau rouvert, pensant « qu’il s’agissait des voisins qui avaient besoin d’aide ». Au final, il s’agissait des truands mis en fuite : ils avaient besoin de récupérer leur sac de sport avant de prendre la poudre d’escampette !

« Pourquoi n’y a-t-il pas plus de contrôles ? »

« Nos employés sont affectés, nous avons mis en place une cellule psychologi­que », souffle le cabinet de géomètre.

Il y a quelques jours, une autre bijouterie, à quelques mètres de là, avait été aussi cambriolée dans la cité des Remparts. Si l’enquête en cours n’a pas encore permis de déterminer s’il s’agit ou non des mêmes auteurs, la colère et l’inquiétude commencent à poindre du côté des commerçant­s antibois qui pointent du doigt depuis quelque temps un manque de sécurité dans la commune. « Comment cela peut-il arriver ?, s’agace le bijoutier. Trois jours après avoir cambriolé une bijouterie, on peut en braquer une autre à quelques mètres ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de contrôles alors que nous sommes dans une période propice aux braquages et aux cambriolag­es ? »

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(Photo V. B.) Les faits se sont déroulés mardi en fin de journée.

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