Région : le climat souffle le chaud et le froid sur le budget
Un investissement de trente milliards d’ici à 2028 sera consenti pour « adapter le territoire aux conséquences du dérèglement climatique ». Un budget « vert » dans le rouge pour l’opposition.
Partant du postulat que «le dérèglement climatique est la grande cause collective de ce siècle », le président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a tenu a entériner, « le premier budget d’Europe 100 % dédié au climat », hier en assemblée plénière à Marseille. Le principe ? Des « critères climat installés dans toutes les compétences », du système des transports à l’aménagement du territoire, a précisé Jean-Pierre Colin, vice-président, en charge des Finances à qui il revenait de présenter le budget primitif 2023. C’est ainsi que trente milliards (15 milliards de crédits régionaux, 10 de crédits européens et 5,1 de crédits de l’État) seront engagés sur les cinq ans à venir « pour lutter et adapter le territoire aux conséquences du dérèglement climatique ».
Ambiance fin du monde
« Votre politique se radicalise dans une ambiance fin du monde inquiétante... », note l’élue RN Muriel Fiol avant de se faire tancer par la majorité régionale sur les accointances « climatosceptiques » de son parti et le soutien passé à l’un de ses chantres, Donald Trump... Le président du groupe RN, Franck Allisio, s’est de son côté concentré sur le montage du budget primitif. Principalement montrés du doigt, « hausse de 121 millions (+11%), envol des dépenses de fonctionnement (+13%, soit 216 millions), recours à l’emprunt qui ne cesse d’augmenter (+ 19% en 2022), frais financiers de la dette prévus à 61 millions (contre 50 en 2022)... Bref, votre budget 100 % vert apparaît de plus en plus comme un budget dans le rouge, et nous sommes 100 % en désaccord avec ! », a conclu l’élu de l’opposition.
« 30 % de votre réaction est hors sujet », n’a pas tardé à répliquer son homologue du groupe majoritaire Notre Région d’abord, l’Azuréen Pierre-Paul Leonelli tandis que le Varois Jean-Pierre Colin avançait une « méconnaissance des finances publiques » de son contradicteur.
« Eoliennes : une mauvaise idée »
Toujours au chapitre « vert », Franck Allisio ne s’en laissera pas conter concernant les éoliennes.
« C’est une mauvaise idée. La décarbonation ne passe pas forcément par là. Les éoliennes fonctionnent à 24 % de leur capacité sur terre et 50 % en mer. Sans parler de la pollution visuelle et du bétonnage. Notre groupe pense qu’il faut investir dans le nucléaire », tranche-t-il.
« Toutes les études nous ont donné raison sur les impacts. Nous ne verrons pas les éoliennes de nos côtes et bien sûr qu’elles ne constituent pas la réponse énergétique miracle, mais font partie d’un mix énergétique », est-il répondu dans les rangs de la majorité.
On l’a compris, pas de quoi faire dévier la Région de ses objectifs ni d’infléchir le discours du président de Région qui martèle vouloir « gagner dix ans sur les objectifs nationaux avec une région neutre en carbone dès 2040, et devenir la première région neutre en carbone d’Europe ».