Monaco-Matin

Loïc Pietri dans la peau du « taulier »

- RECUEILLI PAR PH. H.

Il nous avait fixé rendez-vous, hier, du côté de Châtelet, à quelques stations de métro du Dojo de Paris (ex-Institut du Judo), théâtre choisi pour abriter ce premier Final four de l’histoire. Et Loïc Pietri n’est pas du genre à faire attendre. Pas plus les journalist­es que les loustics qui, sur le tapis, osent se dresser face à lui. Ponctuel, il espère encore l’être quand sonnera la grand-messe olympique, en 2024. C’est sa volonté. Son ambition. Peut-être l’ultime défi d’une immense carrière. À 32 ans, l’ancien champion du monde est en tout cas un homme de parole. Et la sienne porte. Bien au-delà, d’ailleurs, de ce qu’il imagine. Y’a qu’à l’écouter pour comprendre…

Qu’as-tu réellement pensé de cette Pro League, lorsqu’elle a été officielle­ment lancée ?

Au début, et je l’ai dit à Stéphane (Nomis, le président de la FFJ), j’avais des doutes sur le modèle, mais j’ai vu l’engouement et le plaisir qu’elle a suscités ; l’ambiance qu’il y avait dans les tribunes, et ce plaisir partagé dans le public. Alors je commence à y croire. Ce n’est que la première édition, et il faudra voir comment ça évolue, mais c’est positif, y compris pour nous, athlètes.

Cette compétitio­n permet aussi aux territoire­s de revenir au centre du jeu…

Et je trouve normal qu’on ait une compétitio­n qui ne concerne pas que l’Ile-deFrance. Ça permet en plus de cibler un public qu’on ne touchait pas jusqu’à présent. C’est bien que ça bouge un peu à ce niveau-là. Peut-être que cette Pro League ne prendra pas sur le long terme, mais, au moins, la Fédération aura essayé quelque chose de différent pour développer le judo…

L’initiative a aussi permis, à Nice, de faire jaillir une « miraculeus­e » union sacrée, entre des clubs que tout semblait pourtant opposer ?

Il y avait quelques petites guéguerres au niveau des dirigeants, mais nous, athlètes, on s’entraîne régulièrem­ent sur Paris ensemble et on s’apprécie tous. Il n’y a jamais eu de problème. Mais c’est vrai que désormais, on peut aussi porter le même kimono. Ça peut aider à faire briller Nice. L’union fait la force, non ?

Ce statut un peu particulie­r qui est le tien, te confère-til de plus grandes responsabi­lités encore ?

Dès que je monte sur un tapis, je fais toujours de mon mieux. Et c’est encore plus important quand c’est pour l’équipe. Au-delà, j’essaye d’être bienveilla­nt avec tout le monde, et de partager au maximum mon expérience avec les plus jeunes.

Te sens-tu, néanmoins, devoir être « exemplaire » ?

Je n’ai jamais aspiré à être un exemple, mais c’est vrai que je veille à avoir le bon comporteme­nt, à montrer, à travers mon engagement sur le tapis, que je fais le taf’. Plus qu’un exemple, je me sens un peu le taulier de cette équipe.

Comment envisages-tu cette demi-finale face à Asnières ?

Je ne sais pas si le format sera le même à l’avenir, mais le mercato étant resté ouvert pendant la compétitio­n, on peut encore avoir de grosses surprises. On ne sait pas vraiment quelle équipe ils vont aligner, s’ils ont ou non recruté. Mais je sais qu’en ce qui nous concerne, on a le talent pour aller chercher la victoire. Ce serait franchemen­t cool d’être les premiers à remporter ce trophée…

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