Monaco-Matin

Comment les Argentins de la Côte se préparent au match

Entre Maradona et Messi, les Argentins baignent dans la culture foot depuis la naissance, quel que soit le lieu de leur enfance. Preuve en est avec les Azuréens Nicolas, Aanouk et Maria.

- MARGOT DASQUE

Ç «a va être chaud ! », assure Nicolas Cortiñas Cazéres en terminant la mise en place de sa salle, tandis que son frère oeuvre aux fourneaux. Installé depuis plus d’un mois dans le Vieux-Nice, rue Benoît-Bunico, le temple de l’empanadas « Vitito » ouvre exceptionn­ellement ce dimanche. Désignant l’écran trônant audessus d’« El sol de Mayo », l’Argentin reconnaît : « Comme on diffuse les matchs, les clients nous ont demandé si on serait là pour la finale… Alors j’ai dit oui. » Mais pour ce supporter de la Selección de fútbol, la rencontre risque d’être sportive pour lui aussi. « En travaillan­t en même temps, c’est sûr que je vais voir la rencontre par àcoups. Mais ça me fait plaisir », explique le chef cuisinier arrivé il y a huit ans en France par amour.

« Aux penaltys ! »

Montrant son alliance, il affiche un sourire XXL : « J’ai rencontré ma femme en Amérique du Sud. Elle est Bretonne. » Avec une solide expérience de chef à domicile, cet habitant de Levens donne dans la « latin street food ». De quoi clairement mettre à l’honneur la culture des hommes de Lionel Scaloni. « Désolé les Français, mais je vais être chauvin », s’excuse-t-il en argumentan­t sur le potentiel de l’Albicelest­e. Son pronostic ? «Ça peut se régler aux penaltys ! Ce qui m’arrangerai­t bien, parce que notre gardien a des techniques d’intimidati­on plutôt efficaces ! » Et si l’icône Messi cristallis­e les espoirs, il ne faudrait pas oublier ses coéquipier­s. « C’est un travail collectif surtout »… Comme la restaurati­on ! De son côté, Anouk, 25 ans, a déjà gagné : « Dans tous les cas, j’aurai une troisième étoile ! » Ravie de cette « finale de rêve », la Niçoise se retrouve partagée entre ses deux racines : la France et l’Argentine. « J’espère seulement que l’honneur sera sauf pour chaque équipe. Un 1-0 me va parfaiteme­nt, qu’importe le vainqueur ! », sourit la jeune femme, qui a déjà rendez-vous avec ses amis pour regarder le match. « Officielle­ment je serai avec eux, donc pour les Bleus, mais au fond de moi, je serai quand même derrière l’Argentine ! » Un grand moment d’émotion en perspectiv­e après la demi-finale qu’elle a partagée avec son copain… franco-croate. Oui, ça ne s’invente pas !

Avant tout une fête

Pour Maria, arrivée en France en 2015, le football est surtout la meilleure des excuses pour réunir tout le monde, sans distinctio­n. « Quand j’étais petite, quel que soit le décalage horaire, on mettait notre réveil avec ma grand-mère pour ne pas louper les matchs de l’équipe nationale. » Pour cette résidente de Saint-Laurent-duVar, le sport doit avant tout être une fête : « On en a tous besoin. » Travaillan­t dans le domaine de l’aide sociale à l’enfance, la trentenair­e se réjouit de l’image positive de l’Argentine dans le monde du ballon rond, notamment véhiculée par le numéro 10 : « Sa personnali­té, son parcours touchent les jeunes jusqu’ici. Quand je les vois porter son maillot, je souris. » Un clin d’oeil qui permet à la jeune femme de se sentir aussi chez elle ici : « Cela crée une complicité, c’est ça, la force du football. »

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Le chef Nicolas Cortiñas Cazéres ouvre spécialeme­nt son restaurant « Vitito » ce dimanche dans le Vieux-Nice.
(Photo Dylan Meiffret) Le chef Nicolas Cortiñas Cazéres ouvre spécialeme­nt son restaurant « Vitito » ce dimanche dans le Vieux-Nice.

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