Monaco-Matin

LA PHASE FINALE La petite histoire du Mondial... 1998 : Ronaldo fait un malaise

- C. ROUX

Il est quatre heures dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juillet 1998. Les Brésiliens se réveillent brusquemen­t, leur hôtel est en émoi. Ronaldo, leur meilleur buteur (4 buts en 6 matchs), vient de faire un malaise. Il a été pris de convulsion­s et Roberto Carlos, son partenaire de chambrée, donne l’alerte. Les premières hypothèses s’orientent vers une crise d’épilepsie. L’attaquant de l’Inter Milan est transféré vers la clinique des Lilas. Il y passe des examens neurologiq­ues et cardiaques. Son sélectionn­eur Mario Zagallo est dans le cirage. Pourra-t-il aligner sa star de 21 ans ? Son équipe est à quelques heures de la finale de la Coupe du monde, où elle doit défendre son titre face aux Bleus. Puis il tranche : Ronaldo ne jouera pas. Il n’a pas l’intention de mettre en péril la santé de son joueur. Il prépare sa causerie. Il parle du Mondial196­2 à son groupe, celui que la Seleçao avait remporté malgré la blessure de Pelé en cours de route. À une heure du coup d’envoi, le médecin de l’équipe annonce le malaise d’Il Fenomeno aux médias. « R9 » est placé sur le banc, remplacé par Edmundo. À moins d’une heure du coup d’envoi, Ronaldo, à peine sorti de l’hôpital, débarque au Stade de France. Les résultats n’ont rien révélé et l’Interiste veut jouer. Zagallo accède à sa demande à contrecoeu­r. « Je n’ai pas arrêté de penser à le remplacer, justifiera le technicien avec du recul. Mais il m’a dit qu’il se sentait bien. Si je ne l’avais pas fait jouer, on me l’aurait reproché pendant longtemps. »

Après la finale, le buteur raconte ce qu’il a vécu. « Je ne me souviens de rien… Je me suis évanoui. Je sais que mes convulsion­s ont duré 30 ou 40 secondes. Quand je me suis réveillé, j’avais mal partout. »

Il est revenu sur ce malaise en octobre dernier, en promotion pour un film qui lui était consacré. « Est-ce que j’ai frôlé la mort ? Eh bien, oui… Je suis allé faire une sieste comme d’habitude avant chaque match et je me suis réveillé peu après, entouré de tout le monde dans ma chambre… »

En 2012, l’ex-collaborat­eur du médecin de l’Inter Milan, Bruno Caru, président de la société italienne de cardiologi­e, expliquait que ce n’était pas une crise d’épilepsie mais un arrêt cardiaque. Pour lui, l’électrocar­diogramme d’Il Fenomeno n’a pas été bien analysé.

« Ronaldo avait 18 pulsations minute quand il est arrivé à l’hôpital. Cela signifie qu’au moment de la crise, le coeur s’était arrêté de battre. »

Une version réfutée par l’attaquant.

 ?? (Photo AFP) ?? Le sélectionn­eur brésilien Mario Zagallo a longtemps hésité à titularise­r sa star pour la finale face aux Bleus.
(Photo AFP) Le sélectionn­eur brésilien Mario Zagallo a longtemps hésité à titularise­r sa star pour la finale face aux Bleus.

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