Monaco-Matin

La finale du siècle

- VINCENT MENICHINI

C’est donc ça le match du siècle, la plus grande finale de l’histoire d’une Coupe du monde, une tragédie à la française, plutôt, qui nous hantera pour l’éternité, hélas, et qu’il faudra apprendre à raconter à nos enfants, sans une once d’aigreur, pour qu’ils n’oublient jamais que ce sport est d’or et vecteur d’émotions folles et indescript­ibles. D’un bout à l’autre de cet instant de grâce, servi par deux génies du jeu que sont et seront pour la postérité Lionel Messi et Kylian Mbappé, comme une oeuvre contempora­ine, dramatique pour les uns et extatique pour les autres, il aura fallu ouvrir les yeux en grand, les fermer parfois, pour tenter de comprendre ce qu’il se passait et analyser ce qu’il se jouait devant nous, en ce dimanche de décembre comme aucun autre. La France n’est pas championne du monde pour la troisième fois de son histoire, mais elle a eu l’immense mérite de nous rappeler, s’il le fallait, que rien n’est jamais écrit, que rien n’est jamais fini et que rien n’est plus intense, parfois, qu’un match de football pour tous ceux qui n’osent pas lui faire porter tous les maux de la terre et le vivent comme une rétrospect­ive en temps réel d’une vie, ou bien plus encore. Ce fut le cas, hier, ce le sera, peut-être, demain ou, plutôt, dans trois ans et demi, bien qu’il ne soit pas dit qu’on revive une finale de Coupe du monde d’une telle dramaturgi­e de notre vivant, c’est dire… Pour Messi, c’était le moment de terminer le jeu qu’il a sublimé durant toutes ces années et de devenir, à 35 ans, le plus grand de l’histoire de son sport, malgré son peu de charisme, et de passer le flambeau à Mbappé, dont le triplé en finale d’une Coupe du monde, à 23 ans seulement, n’aura fait que rendre encore plus majestueux son couronneme­nt, par-delà nos larmes et nos regrets.

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