Mbappé malgré tout
Le Parisien a longtemps buté sur la défense des Argentins, mais il sort de ce match avec un triplé et le titre honorifique de meilleur buteur de la Coupe du monde (8 réalisations).
On le sait, depuis ses débuts avec l’AS Monaco, Kylian Mbappé est là pour marquer l’histoire de son sport. Plus la marche est élevée, meilleur est le Bondynois. Après avoir été sacré champion du monde à 19 ans, il y a quatre ans et demi en Russie, l’attaquant du PSG a mis tous les ingrédients, hier, pour s’offrir ce doublé, inédit à cet âge depuis Pelé il y a 60 ans.
Un triplé – une rareté à ce niveau (lire chiffres ci-contre) –, un chef-d’oeuvre pour égaliser à 2-2, deux penaltys et son tir au but convertis, le joyau tricolore a porté les Bleus, mais aussi effacé le mauvais souvenir de l’Euro de l’an passé, lorsqu’il avait manqué son tir au but face à la Suisse. A ce récital, on peut également ajouter que c’est lui qui a provoqué le penalty en fin de prolongation (118’) en frappant sur le bras de Montiel, et qu’il a offert une ultime balle de but pour la tête de Kolo Muani (120’), à qui il a manqué quelques centimètres…
Il a rejoint le roi Pelé
Malgré plus d’une heure quelconque, à l’image des Bleus longtemps totalement débordés, Mbappé a su sortir de sa boîte et appuyer là où ça fait mal quand plus personne ou presque n’y croyait. Repositionné dans l’axe dès la 41e minute, après la sortie de Giroud, il a fini par prendre le meilleur au moment où la charnière Romero-Otamendi commençait à piquer du nez. Le Parisien, lui, ne connaît pas le terme fatigue et, à partir du dernier quart d’heure du temps réglementaire, chacune de ses accélérations a fait trembler les 47 millions d’Argentins.
Mais son triplé et ses huit buts au Qatar – une première depuis 2002 et le Brésilien Ronaldo – n’auront pas suffi pour conserver cette Coupe du monde. « Kyky » repart avec le Soulier d’or et un sac de regrets, lui qui a refusé de s’exprimer à chaud hier soir devant les médias.
Les mots du Président Macron à la fin de la rencontre n’ont certainement rien pu y faire. Il a vu Messi lever la Coupe et le trophée du meilleur joueur. Et son coéquipier au PSG partira forcément avec une longueur d’avance au moment de l’attribution du Ballon d’or l’année prochaine.
Celui qui fêtera ses 24 ans demain a encore une grosse décennie pour garnir son CV et son palmarès déjà immenses. Avec 12 buts inscrits en seulement deux Mondiaux, il a déjà rejoint le Brésilien Pelé, et se rapproche à une vitesse folle du record de l’Allemand Miroslav Klose, qui avait eu besoin de quatre éditions pour planter 16 pions.
La défaite d’hier reste cruelle, mais sa campagne au Qatar a encore renforcé sa légende. En 2026, en Amérique du Nord, Messi sirotera des matés, alors que Mbappé portera toujours les Bleus…