Monaco-Matin

« On est condamnés à souffrir tout le temps » Nice,

On a suivi la finale de la Coupe du monde dans deux quartiers généraux argentins de ce dimanche soir. Place aux empanadas, à la passion pour le foot et à la superstiti­on.

- A. L.

À« El Almacen », c’était annoncé d’emblée : avec les Argentins, impossible de ne pas passer par tous les états émotionnel­s. Ce petit restaurant géré par un couple d’Argentins, situé rue de France à Nice, accueille une trentaine d’expatriés, qui ont pris l’habitude de s’y retrouver pour regarder les matchs. Alors la finale… Avec souvent une pointe de regret de ne pas être au pays. « On est un peu plus passionnés, on le vit à fond, raconte Jeronimo Negrotto, le gérant. Quand il y a un match en Argentine, on dirait que le pays s’arrête, plus personne ne travaille, il n’y a personne dans la rue… »

Assis à la même place à tous les matchs

Pour ce France-Argentine, les piliers de la nation de Messi sont de sortie : empanadas, Fernet avec coca, dolce de leche, ou encore… superstiti­on. Alors que l’Argentine mène 2 à 0 et semble écraser le match, on refuse de s’avancer. « On ne dit rien avant la fin du match, sinon ça porte malheur », bloque Juliana. Ça va plus loin que ça : avec son groupe d’amis, ils se sont exactement assis à la même place par rapport à la télé que lors des matchs précédent. Deuxième mi-temps, deuxième QG argentin : le restaurant « Vitito », dans le vieux Nice. Ambiance plus familiale : des familles, des enfants en bas âge. Au fil des minutes, l’entrain prend le dessus sur la superstiti­on : ça chante, ça tape sur les tables, ça sent la victoire. Et voilà que Mbappé foudroie tout le monde, en égalisant en quelques minutes…

« Un tango jusqu’à la dernière minute »

Augustin, Fanny leur fille Alba sont en vacances en France. À la recherche d’un endroit où soutenir l’Albicelest­e, ils ont tapé le mot-clé « Empanadas » sur Instagram et ils ont trouvé « Vitito ». « On a les boules de ne pas être en Argentine, raconte Augustin.

Si on perd aujourd’hui, on rentrera en voyant les Français ». Toute la famille bouillonne. « La seule chose que je peux te dire, c’est qu’on est condamnés à souffrir tout le temps. Ce sera un tango jusqu’à la dernière minute ». Il ne croyait pas si bien dire. Cette finale de Coupe du monde s’est finalement jouée aux tirs au but. La souffrance, mais la victoire au bout pour les Argentins. Place aux chants victorieux et au soulagemen­t : « On va faire la fête maintenant, on n’attendait que ça ! »

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(Photos Sébastien Botella) Dans les restaurant­s niçois « Vitito » et « El Almacen », les supporters argentins sont passés par tous les états avant de s’adjuger leur 3e titre.
 ?? (Photos Patrice Lapoirie) ?? Le Palais des Victoires à Cannes y a cru jusqu’au bout. La déception est immense chez les supporters.
(Photos Patrice Lapoirie) Le Palais des Victoires à Cannes y a cru jusqu’au bout. La déception est immense chez les supporters.

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