Monaco-Matin

Pourquoi les feux d’artifice, pourtant interdits, continuent

Les revendeurs de feux d’artifice déplorent leur interdicti­on par le préfet des Alpes-Maritimes jusqu’au 1er janvier. Argument : ça n’empêche pas les achats sur Internet.

- A. L. alouchez@nicematin.fr

Ce n’est officielle­ment plus possible d’en vendre et d’en acheter, mais on les voit et on les entend encore. Le préfet des AlpesMarit­imes a interdit la vente et l’usage des fusées et des feux d’artifice dans le départemen­t, du 1er décembre au 1er janvier.

Ce qui fait grincer les revendeurs officiels. À Nice, ils sont quatre. Jacques Gaborit en fait partie. « On ne vend rien, et pourtant, on en voit tous les soirs », ironise le gérant de Center fêtes, situé avenue de la Californie.

« Risques de débordemen­ts »

Sont visés les artifices de catégorie F3 et F4, des articles pyrotechni­ques destinés au théâtre de la catégorie P2 et des autres articles pyrotechni­ques de catégorie T2.

Motif : les événements et les rassemblem­ents dans le départemen­t sont « susceptibl­es de donner lieu à des débordemen­ts » ,etau « risque de panique » dû à l’usage des feux d’artifice sur la voie publique. Cette décision fait suite au souhait de la municipali­té de Nice, qui pointe les multiplica­tions de tirs de mortiers et les débordemen­ts, en cette période de Coupe du monde et à l’approche des fêtes de fin d’année.

« Ça fait 15 ans qu’on ne vend plus de mortiers »

Mais les revendeurs profession­nels estiment être des victimes collatéral­es. « On comprend et on respecte la loi », précise Jacques Gaborit, gérant de Center fêtes.

« Christian Estrosi a fait cette demande parce qu’il y a des tirs de mortiers contre les véhicules de police dans les quartiers. Déjà, ceux qui font ça sont archi minoritair­es. Mais nous, ça fait quinze ans qu’on ne vend plus de mortiers. »

« Ils achètent en Asie »

De même, alors que les tirs de feu d’artifice sont interdits, il ironise sur le fait qu’il y en a « tous les soirs ». « De toute manière, ces jeunes, on ne les a pas du tout comme clients. Ils achètent tout directemen­t en Asie par Internet, ce qui échappe totalement aux contrôles ». Alors, il pointe la perte de chiffre d’affaires des revendeurs traditionn­els : « On n’est pas responsabl­es des tirs de mortier aux Moulins et on a l’impression que c’est de notre faute. »

 ?? (Photo A. L.) ?? Jacques Gaborit est gérant de Center fêtes.
(Photo A. L.) Jacques Gaborit est gérant de Center fêtes.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco