COP15 sur la biodiversité : l’objectif de protéger 30 % de la planète retenu dans le projet d’accord
Protéger près d’un tiers de la planète et augmenter l’aide internationale pour la nature : la Chine, présidente de la 15e Conférence des Nations unies pour la biodiversité (COP15), a présenté hier à Montréal un texte de compromis pour tenter de sceller le « pacte de paix avec la nature » dont la planète a cruellement besoin.
Les pays doivent désormais approuver cet « accord de Kunming-Montreal », feuille de route cruciale pour stopper la destruction de la nature et de ses ressources indispensables à l’humanité d’ici à la fin de la décennie. L’objectif de protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030, annoncé comme le point phare de ces négociations, figure finalement bien dans le texte. Autre enjeu majeur, des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80 % de la biodiversité subsistante sur Terre, sont aussi présentes.
Au moins vingt milliards de dollars par an
Pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose par ailleurs d’atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d’aide internationale annuelle pour la biodiversité d’ici à 2025 et «au moins 30 milliards d’ici à 2030 ». Les pays les moins développés réclament aux pays riches 100 milliards de dollars par an, soit au moins dix fois l’aide internationale actuelle pour la biodiversité. En proposant de protéger 30 % de la planète, l’humanité prendrait « le plus grand engagement de l’histoire en faveur de la conservation des océans et des terres », s’est félicité Brian O’Donnell, directeur de l’ONG « Campaign for nature ». Les scientifiques sont formels, le temps presse : 75 % des écosystèmes mondiaux sont altérés par l’activité humaine, plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition, et la prospérité du monde est en jeu : plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.