Bloqués au Pérou depuis des jours, ces Azuréens témoignent
Alexander Nejman et Adèle Dailler devaient rentrer le 13 décembre à Châteauneuf pour fêter Noël en famille, mais la destitution du Président péruvien empêche, pour l’instant, leur retour.
O «n était en train de se balader quand tout d’un coup, des centaines de manifestants encagoulés avec des bâtons se sont mis à courir en notre direction. » Jamais ils n’auraient pensé que leurs vacances prendraient une telle tournure. Originaires de Châteauneuf-Grasse, Alexander Nejman et Adèle Dailler traversent l’Amérique latine depuis septembre dernier. Le Pérou devait être la dernière étape de leur grande aventure avant de rentrer sur la Côte d’Azur pour fêter Noël en famille. Sauf qu’entretemps, la destitution du Président Pedro Castillo a plongé le pays dans une violente crise politique qui a déjà fait au moins 18 morts, compromettant leur retour, prévu le 13 décembre.
Réfugiés dans un restaurant
Au bout du troisième jour de soulèvement, ce jeune couple de restaurateurs se trouve dans les rues d’Arequipa quand une importante manifestation se déclenche. « Nous nous sommes réfugiés derrière une barrière, dans une ruelle, mais les manifestants ont réussi à la casser. Ils étaient encagoulés, ils criaient. On a eu très peur », assure Alexander, suivi par Adèle : « Heureusement, on a pu se réfugier dans un restaurant à côté, le gérant a baissé les stores et on a attendu que ça passe. » Dans la panique, ces Azuréens apprennent que l’aéroport a été saccagé et que toutes les routes sont impraticables, jonchées de pierres et des pneus incendiés. Ils racontent : « On est restés bloqués pendant quatre jours, à enchaîner les appels avec l’ambassade qui ne savait pas quoi nous dire à part de rester à l’hôtel. »
Rejoindre la frontière bolivienne
Déterminés à sortir de l’impasse, ils trouvent alors une agence péruvienne qui propose de les conduire, de nuit, jusqu’à la frontière bolivienne, près du lac Titicaca. Puis, avec d’autres Français, d’embarquer dans un bateau pour rejoindre Copacabana. « À notre arrivée, il y avait beaucoup de tension de la part des locaux, entre ceux qui soutenaient ou non le Président. » C’était hier… Et la galère est loin d’être fini, selon Adèle : « On essaye d’attraper un avion, sauf qu’Air France ne fait que reporter ou annuler nos billets. On doit repasser par Lima pour revenir à Nice. On en a pour 1 000 euros… » Son petit copain ne comprend pas : « Pourquoi l’État français ne met pas en place un moyen de rapatriement pour ses expatriés ? On a besoin d’aide ! »