SAINTE-BAUME RALLYCIRCUIT « Là, je ne transpire pas ! »
Entre une aventure au Chili et le départ du Dakar, l’éclectique Romain Dumas était de retour au Castellet dans le baquet d’une Skoda plus confortable que sa Porsche. Interview tout terrain.
Romain, comment s’est goupillée cette participation ?
Les Durbec père et fils (Henri et Thibault, patrons du groupe Roure Automobile possédant cinq concessions dans le Var et les Bouches-du-Rhône, ndlr), m’ont gentiment proposé de prendre le volant de leur Skoda Fabia R5. Voilà, même avec zéro kilomètres d’essais avant de démarrer, c’est une expérience à vivre.
Il s’agit seulement de votre cinquième rallye en mode 4x4. Facile à prendre en main, la Skoda ?
Elle me fait beaucoup moins suer que la Porsche ! Là, je ne transpire pas du tout... On a pas mal tâtonné avec les réglages et galéré sur les choix de pneus. J’avais commandé des gommes trop dures pour ces conditions. Donc on a roulé avec des 2e boudins usés. Ou des « pluie ». Pas top... Mais je ne cherche pas d’excuse. Devant, Antoine (Leclerc, le pistard varois vainqueur du Sainte-Baume Rallycircuit hier au volant d’une Alpine A110 RGT) est allé très vite. Nous, on a fait au mieux.
Dommage que la 2e place nous échappe en fin de parcours (exclu du classement après avoir percuté un portail et courtcircuité le tracé de l’ES 12 sur trois roues). Décidément, cette course ne veut pas me sourire (trois abandons enchaînés lors de ses précédentes participations, en 2016, 2020 et 2021).
Vous venez de hisser une Porsche 911 à 6000 m sur les pentes du plus haut volcan du monde en activité, au Chili.
Oui, une aventure un peu extrême que je suis content d’avoir entrepris et réussi. La préparation de l’auto chez nous (dans les ateliers de son écurie, RD Limited, à Alès) a duré un an. Cette 911 était modifiée mais elle n’avait pas 4 roues motrices. Nous sommes restés trois semaines sur place. Un vrai challenge physique pour moi qui n’ai pas l’habitude d’évoluer à de telles altitudes. L’auto aurait pu aller plus haut sans les stalagmites d’1m50 qui barraient le chemin...
« Décrocher des pole positions, ça m’amuse toujours » Votre prochain défi : le Dakar 2023 à bord d’un Toyota Hilux T1 de 400 chevaux. Que visez-vous ?
On a fait 200 bornes d’essais : 100 dans le gravier et 100 dans le sable. Je dispose d’une belle voiture. Un nouveau copilote très expérimenté m’épaule. Donc, l’idée, c’est de continuer à grandir dans cette discipline. Atteindre l’arrivée en enchaînant quelques bonnes spéciales, histoire de se rapprocher des meilleurs spécialistes.
Et après ? Prolongerezvous votre trajectoire dans la catégorie reine du championnat du monde d’endurance avec le team américain Glickenhaus ?
On en prend le chemin, oui. Pour leur Hypercar 007, c’est sans doute la dernière opportunité de réussir un coup d’éclat, au Mans, à Monza ou ailleurs. Ensuite, il y aura trop de grands constructeurs. Quant à moi, courir à ce niveau-là, décrocher des pole positions, à 45 ans, ça m’amuse toujours. Alors pourquoi arrêter ?