« Ce sont surtout de dettes dont on a hérité »
« Ce sont surtout de dettes dont on a hérité, souffle une de ses filles. Au point qu’on se demande si on doit accepter cette succession. » Les coupures ne seraient d’ailleurs pas de leur fait. À l’appui, le décompte des factures restées impayées : près de 19 000 euros d’eau, 9 000 euros d’électricité, 6 000 euros de gaz…
« Je n’ai tout simplement pas les moyens », se justifie la jeune femme qui explique avoir construit sa vie « aux antipodes » de celle qu’a pu mener son papa, « en allant à l’école », «en essayant d’être honnête », « en jonglant avec (son) découvert en fin de mois ». «Il faudrait que je m’en excuse, que je m’excuse que mon papa soit mort, que je m’excuse que son compte ait été bloqué, que je m’excuse du fait qu’il ait accueilli ces gens. Parce qu’il était ainsi : il ouvrait sa porte au premier venu. Il était ce qu’il était, mais il avait bon coeur. » Et en aurait bien mal été payé en retour.
Soupçons criminels
Mi-octobre, l’ancien voyou de 85 ans, affaibli par « quatre AVC », a été retrouvé gisant dans sa cuisine. Une plaie à la tête. Il serait tombé. À moins qu’on ne l’ait poussé. Au cours de l’année écoulée, une plainte avait été déposée pour des violences que lui auraient fait subir certains de ses « pensionnaires ». Cette fois, c’est directement le procureur de la République qu’a saisi l’avocat de la famille Magnin. Me Vincent Ehrenfeld a également assigné ces « résidents » qui, pour lui, sont avant tout « des squatteurs ».
Pauvres gens privés de chauffage en plein hiver ou potentiel meurtrier, pour l’un d’eux, d’un homme de 85 ans qui l’avait accueilli chez lui ? C’est le dernier et sans doute le plus triste mystère que recèle encore la villa Las Vegas.