Monaco-Matin

Opéré à Toulon à cause d’un obus coincé dans son anatomie

Drôle d’alerte à la bombe aux urgences : l’objet de collection de la Première guerre mondiale a été retiré d’un homme de 88 ans. Les démineurs s’étaient assurés que l’obus n’allait pas exploser.

- MICHAËL ZOLTOBRODA ET ERIC MARMOTTANS

U «ne pomme, une mangue ou même une bombe de mousse à raser... On a l’habitude de retrouver des objets insolites insérés là où il ne faut pas. Mais un obus ? Jamais ! », rapporte un des membres du personnel hospitalie­r des urgences de Sainte-Musse, à Toulon. C’est pourtant bien ce qui s’est passé, samedi soir. D’après nos informatio­ns, un homme de 88 ans s’est présenté avec un obus coincé dans l’anus. Dans un premier temps, la direction de l’hôpital a supervisé l'organisati­on d’une évacuation partielle de l’établissem­ent vers le hall principal, notamment la partie pédiatrie, et le confinemen­t des services les plus éloignés, avec l’aide de la sécurité et des pompiers sur place.

« Ça sort rarement par où c’est entré »

Autre dispositif mis en place : le détourneme­nt « quelques heures » des nouveaux patients vers d’autres hôpitaux, en raison de cette incroyable « alerte à la bombe ». Seuls les services gynécologi­e et maternité ont fonctionné quasi normalemen­t.

« Il a ensuite fallu traiter notre patient atypique, qui a d’emblée assuré que l’obus était démilitari­sé », poursuit notre interlocut­eur, qui souligne le calme durant cet épisode insolite.

Fallait-il encore en avoir la certitude. D’où l’appel à une unité de déminage pour estimer le danger. En attendant, le Samu a monté une tente à l’extérieur de l’établissem­ent pour ne pas faire courir de risque aux personnes soignées en réanimatio­n, juste au-dessus des urgences.

C’est ici que les démineurs ont posé leur diagnostic, éloignant toute possibilit­é d’explosion. « Ils nous ont rassurés en nous disant que c’était un obus de collection de la Première Guerre mondiale, offert aux Poilus », précise une blouse blanche.

À un chirurgien d’en apporter la preuve. Comme souvent dans ces cas, le spécialist­e a opéré une chirurgie viscérale pour récupérer l’objet par l’abdomen. « Ça sort rarement par où c’est entré », commente-t-on en interne.

L’obus a pu être retiré à temps du corps de la personne âgée. « Il faisait cinq ou six centimètre­s de diamètre sur vingt de long », rapporte un témoin, qui souligne que « le patient est en bonne santé ». L’histoire se finit donc bien pour tout le monde même si la nuit a été compliquée pour les équipes. La direction a remercié par mail le personnel pour son implicatio­n pendant cette crise inédite. Mais c’est un autre document qui a le plus circulé de service en service : la photo de l’engin en question ! Contactée, la direction de l’hôpital nous confirme « un événement survenu de 21 h à 23 h 30 samedi soir qui a nécessité l’interventi­on des démineurs, l’évacuation des urgences adultes et pédiatriqu­es ainsi que la réorientat­ion du flux d’urgence. » « Nous avons dû gérer le risque dans un cadre réactif, ajoute Yann Le Bras. Dans le doute, on a pris toutes les précaution­s. »

Ce qui n’a visiblemen­t pas été le cas du patient à l’origine de toute cette agitation.

 ?? (Photo DR) ?? Une personne âgée a été opérée à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon pour retirer un obus de cinq à six centimètre­s de diamètre sur vingt de long, introduit dans son postérieur.
(Photo DR) Une personne âgée a été opérée à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon pour retirer un obus de cinq à six centimètre­s de diamètre sur vingt de long, introduit dans son postérieur.

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