L’ÉDITION 2026 SERA UNE RÉVOLUTION
La 22e édition à peine refermée, la 23e se profile déjà dans trois ans et demi en Amérique du Nord, partagée entre le Canada, le Mexique et les Etats-Unis. Un tournoi qui marque une révolution puisqu’il accueillera 48 nations, soit près d’un quart des pays affiliés à la Fédération internationale (Fifa), au bout de trois décennies de Coupes du monde disputées à 32 sélections. Après une première édition à 13 en 1930, puis 16 jusqu’en 1978, puis 24 jusqu’en 1994, cette nouvelle inflation concrétise la première grande réforme du président de la Fifa Gianni Infantino, adoptée en 2017... Au risque de poser des problèmes inédits en termes de format et de logistique. Et de belles promenades en perspective, avec notamment parmi les villes hôtes, Vancouver et Toronto au Canada, Mexico et Guadalajara au Mexique ou encore Miami, Los Angeles, New York, Dallas, San Francisco ou Boston aux Etats-Unis.
Un format à trancher
Mais, aux yeux des nations les plus modestes, c’est l’occasion rêvée de pouvoir s’inviter au grand rendez-vous planétaire. « Pour nous les Africains, cela tombe du ciel, s’est récemment réjoui l’ancien international nigérian Sunday Oliseh. J’ai toujours pensé que nous devrions avoir plus de représentants. Plus on peut la jouer, meilleures seront nos chances. »
Reste encore à déterminer la question du format : au départ, la Fifa envisageait 16 groupes de trois équipes, deux qualifiés par poule puis des 16es de finale. Ce qui permettait de garder le même nombre de matchs pour chaque équipe (7 pour les finalistes), avec un total de 80 rencontres, mais faisait courir le risque d’une entente implicite entre deux équipes lors de leur troisième match de poule. Vendredi, Gianni Infantino a confirmé vouloir revisiter ce format dans les « prochaines semaines ».
« Ici (au Qatar), les groupes de quatre ont été absolument incroyables jusqu’à la dernière minute de chaque match. Nous devons reconsidérer cela, au moins rediscuter le format, si c’est 16 groupes de trois, ou 12 groupes de quatre », a-t-il dit.
Une qualité de jeu en baisse ?
Si l’option de 12 groupes de quatre est retenue, on atteindrait potentiellement plus de 100 matchs contre 64 depuis 1998. Le nombre de villes hôtes, lui, va doubler, avec 16 stades en 2026 contre huit enceintes au Qatar, avec le casse-tête économique et environnemental de larges distances à parcourir. Et les revenus vont gonfler en conséquence. La Fifa, qui tire l’immense majorité de ses ressources du Mondial, a annoncé anticiper un budget record de 11 milliards de dollars (10,3 millions d’euros) sur son prochain cycle quadriennal 2023-2026, contre 7,5 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) sur le cycle actuel avec une Coupe du monde à 32 sélections.
Reste à savoir si l’irruption de nations plus modestes pèsera sur le niveau de jeu. Le Brésilien Ronaldo, double champion du monde (1994 et 2002), se dit « favorable » à cet élargissement.
« Cela ne pèsera pas sur le niveau technique des prochaines éditions, cela ne fait qu’augmenter le nombre de convives », lance « Il Fenomeno ».