Monaco-Matin

Location à la semaine : il change les serrures et refuse de partir

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

À la porte de chez eux ! Ce couple, résidant à Auriol (Bouches-duRhône) et souhaitant garder l’anonymat, ne s’en remet pas. Il y a quelque temps, ces retraités ont fait l’acquisitio­n d’un appartemen­t à Sanary (Var), dans le quartier de Portissol à deux pas de la mer, dans l’idée de venir prochainem­ent y couler des jours paisibles. « C’est le fruit de nos économies, de toute une vie de travail. » Pourtant, depuis plusieurs semaines, ils ne peuvent plus y entrer.

La police ne peut rien

Pour arrondir les fins de mois et payer les charges de leur petit piedà-terre, ces propriétai­res le louaient occasionne­llement, en passant des annonces sur leboncoin.fr.

En novembre dernier, un jeune homme prend contact. Avec sa compagne, il est intéressé, pour une semaine. L’affaire est entendue. Mais, la semaine se passe et… «Le locataire a refusé de partir à la date prévue sur le contrat, à savoir le 29 novembre, témoigne Madame, 64 ans. Quand nous sommes arrivés à l’appartemen­t pour récupérer les clés, celui-ci a refusé de nous ouvrir et nous nous sommes aperçus avec stupéfacti­on qu’il avait changé les serrures ! »

Les malheureux se rendent au commissari­at de Sanary : « Nous sommes allés porter plainte. Mais la personne qui a pris notre déposition, après s’être renseignée, nous a dit que ce n’était pas considéré comme un squat car on lui avait donné les clés, et donc qu’ils n’avaient pas à venir pour constater le changement de serrure et la présence illicite de personnes chez nous. »

L’avocat du couple, Me Politano, confirme l’impuissanc­e dans laquelle se trouvent ses clients : «Ilne s’agit effectivem­ent pas de squatteurs au sens légal du terme, puisqu’ils sont rentrés légalement dans l’appartemen­t. Nous ne pouvons donc pas saisir le préfet ni demander un constat d’officier de police judiciaire.

Nous n’avons qu’une procédure au civil comme recours. J’ai donc saisi le juge des contentieu­x et de la protection, afin d’obtenir un titre d’expulsion. La date d’audience est fixée au 10 janvier. Par contre, la trêve hivernale s’applique. »

« Des menaces »

À 70 ans, d’une santé fragile, Monsieur est « écoeuré » par cette histoire et choqué par les menaces que ce locataire indélicat aurait, en plus, proférées. « J’ai envoyé des amis pour tenter de le faire partir. Il a caillassé leur véhicule et leur a dit qu’il avait notre adresse ! Et puis, dans quel état on va retrouver notre appartemen­t ? Ça me rend malade. » « C’est très dur psychologi­quement. On a l’impression d’avoir été salis et d’être lâchés par la justice », s’agace sa femme.

S’ils ne partent pas de leur plein gré, les occupants ne pourront donc y être contraints qu’à partir du 31 mars. Une éternité pour ces propriétai­res spoliés.

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