Tir mortel d’un policier : des messages de haine sanctionnés Nice
Le tir mortel d’un policier en septembre à après une course-poursuite a donné lieu à des menaces de mort et des outrages. Cinq internautes ont été condamnés à des amendes.
Le 7 septembre dernier, avenue Saint-Augustin à Nice, un policier auxiliaire a tué Zyed Benaid, 24 ans, à l’issue d’une coursepoursuite avec une voiture signalée volée. L’affaire a eu un retentissement national. Des enquêtes judiciaires et administratives sont en cours mais certains Internautes, estimant qu’il y avait une présomption de culpabilité du jeune fonctionnaire, se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, Snapchat et Instagram notamment.
Des peines d’amende
Le procureur de la République en a poursuivi cinq en octobre pour menaces de mort et outrages contre une personne dépositaire de l’autorité publique. L’affaire a été examinée en correctionnelle lors d’une audience à juge unique.
Quatre d’entre eux étaient sous contrôle judiciaire et l’un détenu pour une autre raison.
Sandro, 20 ans, a été condamné à une amende de 600 euros et 400 euros de dommages et intérêts à verser au jeune policier. Même sanction pour Abdoul-Malik, 23 ans. Zouaoui, 28 ans, écope d’une amende de 300 euros et 300 euros de dommages et intérêts. Il a par ailleurs obtenu que cette condamnation ne figure pas à son casier judiciaire. Oualid, 21 ans, devra effectuer 20 heures de travail d’intérêt général et risque deux mois de prison s’il ne respecte pas son obligation. Enfin, Victor, 42 ans, détenu au moment des faits, dit s’être contenté de relayer les outrages. Il a été relaxé pour ce délit mais condamné pour le recel d’un téléphone en maison d’arrêt à 400 euros d’amende. Chaque prévenu devra verser en plus 200 euros de frais de justice.
Le policier inexpérimenté, en fonction au sein d’une brigade de sécurité routière, est mis en examen pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il est libre sous contrôle judiciaire mais il lui est interdit de porter une arme. Le juge d’instruction a choisi une qualification pénale moins lourde que celle requise par le parquet (« homicide volontaire »). La famille de la victime et leur avocat, Me Sefen Guez-Guez, avaient alors publiquement estimé qu’il s’agissait d’un « meurtre ». Une marche blanche avait été organisée à la Madeleine, le quartier de la victime, pour lui rendre hommage.
Voiture de police percutée
Selon la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), les policiers avaient tenté d’arrêter le conducteur qui zigzaguait dangereusement sur la voie Mathis, dans le sens portaéroport. L’automobiliste, au lourd casier judiciaire, avait fait mine d’obtempérer avant d’accélérer. La course-poursuite s’est terminée avenue Matisse. Le fuyard a alors fait demi-tour avant de percuter volontairement la voiture de police. Le policier auxiliaire est alors sorti de l’habitacle arme au poing et a demandé au conducteur du SUV Hyundai de se rendre. C’est à ce moment-là que les versions divergent. La défense estime que le fonctionnaire n’était pas en danger et qu’il n’avait pas à faire feu. Lui estime que Zyed Benaid essayait encore de manoeuvrer et constituait une menace. Il a tiré à travers la vitre côté conducteur et atteint l’automobiliste en pleine poitrine. Ce dernier était recherché par la police aux frontières après une autre coursepoursuite tragique qui avait coûté la vie, le 15 juin à Nice, à un ressortissant égyptien, atteint d’une balle alors qu’un fourgon, conduit par un passeur de migrants, avait forcé un barrage des forces de l’ordre à Cantaron. Le véhicule et la victime avaient été abandonnés dans le quartier des Moulins.