Monaco-Matin

Des cambrioleu­ses italo-serbes en service commandé à Nice

- CH. P.

Elles ont l’habitude de travailler en duo et de ramener rapidement le butin en Italie. Elles sévissent dans des immeubles bourgeois et soignent leur élégance pour circuler incognito. Appartenan­t à la communauté des gens du voyage, elles sont souvent très jeunes et leur identité est incertaine. Même majeures, elles prétendent avoir moins de 18 ans pour éviter les foudres de la justice.

Le parquet est alors contraint de demander une expertise osseuse pour avoir confirmati­on de leur âge. Cette fois, avant même que Pascale Dorion, la présidente du tribunal correction­nel, n’entre dans le vif du sujet, elles admettent avoir menti sur leur âge et leur patronyme. Valentina et Adriano, ont plus de 30 ans et ont chacune deux enfants.

Sans casier judiciaire

Le 14 novembre, elles ont été repérées par la police après un cambriolag­e rue Bottero à Nice, dans le quartier des Fleurs. Une radiograph­ie glissée dans la porte d’entrée a suffi à ouvrir le pêne de la serrure. Elles se sont emparées de 3 000 yuans dans une valise, 160 euros dans une pochette, un passeport, une paire de chaussures de luxe. Une caméra les a filmées entrant à midi et ressortant une heure plus tard.

Elles ont ensuite tenté de pénétrer dans un immeuble rue de France puis ont tourné dans le secteur Gambetta avant d’être interpellé­es. Une partie du butin a été retrouvée dans le studio qu’elles avaient loué bd de Montréal. Valentina admet avoir volé et présente ses excuses. « J’avais besoin d’argent même si je sais que c’est une mauvaise solution. » Adriana bat également sa coulpe.

De toute évidence, elles sont en service commandé, envoyé par ce que Me Luc Febbraro, leur avocat, appelle « des proxénètes du vol ». Des petites mains du clan Jovanovic qui semble posséder un vivier inépuisabl­e.

La procureure Charline Hamon constate « une absence de signalisat­ion de ces deux femmes et un casier judiciaire néant ». La magistrate requiert 8 mois avec sursis, en guise « d’avertissem­ent » et une interdicti­on du territoire de 3 ans. Une clémence saluée par Me Febbraro en défense : « Pour ceux qui sont habitués à ce genre de dossiers, il y a ici des dissonance­s troublante­s. Ce ne sont pas de très jeunes femmes, elles agissent sans gants et n’ont jamais été placées en garde à vue. Et pour tout vous avouer, il n’a pas été difficile de les convaincre à dire la vérité. »

Le tribunal a suivi les réquisitio­ns et les deux cambrioleu­ses ont été remises en liberté après un mois de détention provisoire. Elles sont priées de ne plus mettre les pieds en France pendant 3 ans.

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(Photo D. M.) Me Luc Febbraro, satisfait d’avoir obtenu la libération de ses deux clientes.

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