Monaco-Matin

L’accessibil­ité et l’attractivi­té de la Roya en ligne de mire

Le Comité de soutien des voies de communicat­ion de la Vallée de la Roya (CSVCVR) organisait il y a peu son assemblée générale. Après plusieurs succès obtenus, place à des projets économique­s.

- ALICE ROUSSELOT

Réactivé au lendemain de la tempête Alex après une période de sommeil, le comité de soutien des voies de communicat­ion de la vallée de la Roya (CSVCVR) a récemment tenu son assemblée générale, en présence d’une cinquantai­ne de personnes. À cette occasion, la décision a été prise de changer le nom de la structure. Si l’intitulé n’est pas encore défini, il est d’ores et déjà entendu qu’il aura davantage une consonance économique.

L’objectif principal de l’associatio­n ? Rendre la vallée attractive. « Le tourisme, on l’a, même s’il faudrait développer l’hébergemen­t. Mais il s’agit d’attirer la population », souligne l’un des membres du bureau, Daniel Cottalorda, précisant que le comité a vocation à accompagne­r les projets mis en place par les mairies. Et, surtout, à être force de propositio­n.

Le bureau

Le bureau de l’associatio­n est collégial. Il compte une douzaine de personnes qui échangent via WhatsApp et se rencontren­t. Une nouvelle membre, Florentine, a été installée. « Le bureau est constitué d’une agricultri­ce, de commerçant­s, d’un médecin, de profession­nels du bâtiment, d’un taxi, d’une couturière… tous interconne­ctés », souligne Daniel Cottalorda, précisant que les membres historique­s qui ont relancé le comité ne voulaient pas d’une associatio­n comprenant uniquement des commerçant­s. Privilégia­nt des profils variés.

Bilan de l’année écoulée

En un an, le comité a soutenu les actions de la municipali­té concernant le tunnel de Tende (notamment pour la demande de mise en place de convois en vue de passer une fois par semaine), s’est montré actif contre les fermetures de classe dans la vallée, a oeuvré pour la création des navettes et de la passerelle menant à Castérino…

Les membres aimeraient d’ailleurs pérenniser ce système, avec des rotations entre les Mesches, Castérino et l’accès à la Valmasque. « Ce serait plus rassurant pour les gens qui viennent de la plaine, et surtout, ça permettrai­t de diminuer le nombre de voitures sur place », glisse Daniel Cottalorda.

Projets à venir

Soucieux de sortir des seuls problèmes d’accès – et des combats épuisants – les membres entendent se pencher sur des projets d’avenir plus enthousias­mants. « La crise énergétiqu­e nous impacte tous. Au sein de l’associatio­n, on a donc réfléchi à une solution pour être attractifs sur ce plan. On aimerait monter une unité de granulatio­n – avec du pin sylvestre, très présent sur le secteur. C’est une essence qui va bien pour les granulés et qui ne sert pas de bois d’oeuvre », explique Daniel Cottalorda. La filière se structurer­ait sous la forme d’une coopérativ­e ou d’une société d’économie mixte. « Les gens qui ont du bois pourront l’apporter et, inversemen­t, ceux qui n’en ont pas pourront acheter des granulés », poursuit-il, insistant sur le fait que l’action se fera sur un territoire déterminé : la Roya, voire la Bévéra. « Nous avons une deuxième idée empruntée à l’associatio­n PEP2A (Pôle énerg’éthique des PréAlpes d’Azur). Un projet autour de l’énergie photovolta­ïque. On ferait un cadastre solaire comprenant les numéros de parcelles et l’indication que telle toiture peut produire tant de kilos d’électricit­é par an, ainsi que sous quelle réglementa­tion se conformer », résume l’entreprene­ur. Avant de préciser qu’une personne ne possédant pas de toit pourrait, de son côté, investir.

État des lieux ?

Plusieurs acteurs économique­s de la vallée étaient présents à l’AG. Pour tous, la situation reste compliquée face aux multiples crises traversées. « C’est assez paradoxal : quand quelqu’un est en difficulté mais a des ressources, il se bat pour trouver du travail. Sauf qu’il perd une énergie folle. On a tous compensé. Mais ça, ce n’est pas visible de l’extérieur...», commente Daniel Cottalorda.

À ses yeux, les choses iront bien mieux quand le tunnel de Tende aura rouvert, d’autant que la route sera en meilleur état qu’auparavant. Même si parallèlem­ent, avec les autres associatio­ns, le comité s’attache à défendre la ligne ferroviair­e. Car quelles que soient les voies empruntées, « l’ADN de la Roya, c’est une connexion avec le Piémont. »

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(Photo D.M.) Le comité veut développer une filière de production de granulés.

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