Violences lors de Nice-Cologne : deux supporters interpellés
Deux ultras de la tribune Populaire sud sont accusés de brutalité par un autre supporter de l’OGC Nice. Ils dénoncent une méprise et seront jugés en janvier. L’un d’eux, récidiviste, a été incarcéré.
Parmi les innombrables incidents qui ont émaillé le match de foot de coupe d’Europe Nice-Cologne du 8 septembre, l’un concerne une bagarre entre supporters niçois. Un adolescent filmait avec son portable au sein de la tribune Populaire Sud de l’Allianz Riviera quand il a été frappé. Cela a provoqué une réaction en chaîne. Sam, blessé, a déposé plainte.
Suspects dans l’agression de Troyens
Deux suspects viennent d’être interpellés pour être jugés en comparution immédiate. Ils ont demandé ce mercredi un délai pour préparer leur défense. Le procès a été programmé fin janvier. Anthony, 28 ans, aux lourds antécédents de violences, a été placé en détention provisoire alors que Dylan, 28 ans, jamais condamné, a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
Ces deux « ultras », par ailleurs insérés socialement (l’un est livreur, l’autre agent d’accueil) sont également sous le coup d’une mise en examen après l’agression de supporters troyens à une barrière de péage en avril dernier. La bannière des fans de l’ESTAC avait été arrachée et exhibée comme un trophée.
Les deux prévenus nient farouchement toute participation à la bagarre dans les tribunes le 8 septembre. « J’ai beaucoup évolué. Je suis devenu mature grâce à un suivi psychologique en 2018 », affirme Anthony qui fut, par le passé, « capo », autrement dit l’un des ambianceurs des ultras. Dylan, lui, assure qu’il n’a jamais été violent. La procureure Meggie Choutia demande sans hésiter l’incarcération des deux supporters estimant qu’il y a « un risque de pression sur les victimes et de réitération des faits. [...]Ces messieurs contestent leur implication mais ils sont formellement reconnus par la victime et trois témoins. » Me Geoffrey Dumont, conseil de Dylan, s’étonne des certitudes de la magistrate : « Les attestations viennent d’amis de la victime. Il y a des caméras partout dans ce stade mais nous n’avons pas d’éléments dans la procédure pour dire ce qui s’est passé. »
Dylan, fidèle depuis dix ans, ce fan du Gym, ne s’est jamais fait remarquer, insiste l’avocat qui plaide pour sa remise en liberté : « C’est un garçon à la situation stable, sans casier judiciaire » Me Mathurin Lauze, avocat d’Anthony, conteste également la version des faits de la victime, représentée par Me Jordan Haddad : « Le délai que nous avons demandé doit nous permettre d’y voir plus clair tant il y a matière à contestation et à vérification dans ce dossier. » Selon la défense, « Anthony a certes le profil idéal » mais il y a méprise sur l’agresseur.
Déjà condamné à deux reprises pour des violences, en récidive et toujours sous le coup d’un contrôle judiciaire, Anthony paye son lourd passé. Il n’a pas échappé à l’incarcération malgré ses protestations d’innocence.