Monaco-Matin

Meurtre de l’avenue Véran à Nice : le mystère d’une dispute sanglante

- CH. P. chperrin@nicematin.fr

À l’évocation du meurtre de « Djoko » et de l’incarcérat­ion de Joseph, le bouliste a les yeux dans le vide. « Franchemen­t, ça nous perturbe. La semaine d’avant, on avait perdu un copain d’un AVC et puis il y a eu ça… »

Une querelle a éclaté dans ce secteur du boulevard de Cessole, au nord de Nice, dont chacun ignore l’origine.

Deux hommes se sont coursés sur la voie publique, vers 15 heures, le lundi 5 décembre. « Djoko est tombé. Il s’est relevé. On a entendu hurler : je vais te tuer, je vais te tuer », témoigne une femme encore sous le choc, témoin de la scène.

La folie meurtrière

« Depuis cet événement, je ne dors plus. Je les connaissai­s tous les deux. Ils pouvaient être très agréables. » La folie meurtrière Le quartier est plutôt paisible même si l’ambiance tourne parfois au vinaigre autour des bancs de la place du général-Goiran. Il n’est pas rare que la police municipale soit alertée. D’autres habitants du quartier évoquent sans détour « l’alcool mauvais » de certains marginaux qui traînent par ici.

Mais personne ne comprend la folie meurtrière de Joseph, un Kosovar de 52 ans, survenue avenue Antoine-Véran.

Décédé à l’hôpital

« Joseph était un type en or. Réfugié de l’ex-Yougoslavi­e, c’était un très grand joueur d’échecs », confie l’un de ses copains qui le côtoyait au clos de boules. Il avait aussi une santé fragile. Il avait des problèmes cardiaques. Il a longtemps marché avec une béquille… »

D’où l’incompréhe­nsion des riverains sur les circonstan­ces qui ont conduit ce quinquagén­aire d’apparence fragile à terrasser un homme de 36 ans bien plus grand et athlétique que lui.

« Djoko », 36 ans, père de deux enfants, a été frappé en plein visage par une boule de pétanque et a reçu un coup de couteau à l’abdomen.

Malgré les efforts des secours – notamment d’une équipe du Samu alors qu’il perdait beaucoup de sang sur le trottoir de l’avenue

Antoine-Véran – il a succombé quelques heures plus tard à l’hôpital Pasteur. Le suspect a été interpellé peu après par la police. Il a été mis en examen pour meurtre après 48 heures de garde à vue et incarcéré.

Messages accrochés

Une juge d’instructio­n a été chargée de poursuivre l’enquête. La brigade criminelle de la Sûreté départemen­tale a déjà passé beaucoup de temps dans le quartier à procéder à une enquête de voisinage pour tenter de reconstitu­er la scène. En revanche, les raisons de l’animosité entre ces deux hommes restent pour l’instant un mystère.

À hauteur du 9 de l’avenue Veran, là où « Djoko » s’est effondré, des bougies, des messages d’affection et des fleurs ont été accrochés à une grille.

 ?? (Photo Ch. P.) ?? Avenue Véran, à l’endroit où la victime s’est effondrée, des bougies et des fleurs ont été déposées en mémoire de « Djoko ».
(Photo Ch. P.) Avenue Véran, à l’endroit où la victime s’est effondrée, des bougies et des fleurs ont été déposées en mémoire de « Djoko ».

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