Histoire des cadeaux et du Père Noël
installés dès le début du repas... En effet, il n’y aurait pas de Noël provençal sans les treize douceurs, référence au Christ et à ses douze apôtres. Il n’existe pas de liste fixe, mais on y retrouve souvent des mendiants, composés de fruits secs, amandes, noix, noisettes et pignons ; des fruits, oranges, pommes, poires et cédrats confits. Mais aussi une pompe à l’huile (brioche plate à l’huile d’olive et à l’anis), du nougat noir, fabriqué avec noisettes, pignons de pin, pistaches et miel de lavande. En pays niçois, au socle commun s’ajoute le gibassié, la fougasse, galette percée de trous à la fleur d’oranger de Grasse, ainsi que des spécialités locales comme la tourte aux blettes, la tarte aux noix ou à la confiture. Ces desserts, servis en même temps, restaient trois jours sur la table. Tous les convives se devaient de goûter à chacun d’eux. Et surtout, il ne fallait pas oublier de mettre le couvert du Pauvre qui, en niçois, désigne aussi celui qui est décédé. La tradition de la part du pauvre pourrait être une survivance de la manne que les Romains offraient à leurs ancêtres, tradition est encore bien vivante dans de nombreuses familles. Si aujourd’hui, certains éléments sont achetés dans le commerce, autrefois, ils étaient réalisés à la maison. Et, ces préparations maison d’exception avaient d’autant plus de valeur qu’elles participaient activement à l’élaboration de la fête.
L’offrande des bergers et la Pastorale
Dans les régions les plus enracinées dans la pure tradition provençale, la cérémonie du pastrage, procession de bergers venant présenter l’agneau nouveau-né à l’officiant et à l’assemblée au son du galoubet et du tambourin, continue d’enchanter la messe de minuit. La messe est souvent accompagnée d’une Pastorale, représentation théâtrale de la Nativité, chantée et parlée en langue provençale. Un peu comme si les santons de la crèche prenaient vie... Elle peut aussi aborder la procession des bergers vers l’étable où venait de naître l’Enfant Jésus. C’est ici une tradition typique de la Provence. Autrefois jouées avant et pendant la messe de minuit, les pastorales ont parfois lieu désormais les semaines suivant Noël en langue provençale commune. La particularité des pastorales réside dans le fait qu’elles sont exclusivement jouées par des comédiens amateurs, ce qui consolide la dimension patrimoniale et populaire. de Claire Tiévant
Récentes en apparence, les étrennes s’enracinent pourtant dans une histoire très ancienne. Celle de la période royale de la Rome antique et de la fête du Nouvel An qui se déroulait aux calendes de janvier. Le mot étrennes, les strenae en latin, est en lien avec la célébration de la déesse de la santé Strenia. Cette fête, accompagnée de dons alimentaires, symbolisait l’abondance au coeur de l’hiver. Voilà d’où viennent nos étrennes et l’orange de nos grands-parents ! Au fil des siècles, les récompenses des enfants sages, se parent de magie. Le vrai cadeau de Noël « s’invente » au milieu du XIXe siècle avec l’avènement des grands magasins.
Le Père Noël en rouge et blanc par Coca-Cola
Le cadeau de Noël prend corps à cette période précise où l’industrie naissante laisse les enfants pauvres dans les rues et confine les plus riches dans des appartements cossus, truffés d’objets et boursouflés de tentures. (DR)
Quant au Père Noël – qui n’est autre qu’une émanation de saint Nicolas –, il apparaît habillé en rouge et blanc pour la première fois en 1931 à la demande de la déjà célèbre bouteille de CocaCola.
C’est en 1939 qu’il apparaît pour la première fois dans un traîneau tiré par des rennes qui répondaient aux noms de Blitzen, Dasher, Dancer, Comet, Cupid, Donder, Prancer et Vixen. Ce nouveau look, la renommée que lui fit la publicité de la firme et son mode de déplacement firent du vieux bonhomme le maître planétaire de la nuit magique, le Père Noël… détrônant bien souvent le véritable roi de la fête, celui à qui nous devons Noël : l’enfant divin de la crèche de Bethléem, alias le petit Jésus.
En fait, Noël est une étonnante histoire qui oscille entre tradition, rêve et marchandisation. Mais, heureusement, la joie de Noël restera toujours la joie de Noël !
La particularité des pastorales réside dans le fait qu’elles sont exclusivement jouées par des comédiens amateurs
Le vrai cadeau de Noël « s’invente » au milieu du XIXe siècle avec l’avènement des grands magasins