Saint-Laurent-du-Var : les bars dotés de couvercles antidrogue
Toujours garder la main sur le dessus de son verre. Dans le monde de la nuit, c’est une règle d’or. Une précaution exigeant une vigilance permanente. Ce qui n’est pas facile quand on vient s’amuser en fin de semaine. Pour réconcilier détente et sécurité, 10 000 couvercles antidrogue ont été distribués aux gérants d’établissements du port de Saint-Laurent-du-Var. Une mesure préventive à l’initiative de la Région qui prévoit de distribuer 400 000 exemplaires sur tout son territoire.
S’équiper pour le réveillon
Les couvercles sont gratuits. Il suffit de demander à un serveur. Pour l’encapsuler sur un verre, c’est déjà un peu plus technique. Il faut tirer fort des deux côtés sans rien renverser. En latex extensible, les couvercles réutilisables s’adaptent en principe à toutes les tailles, du gobelet à la chope. Une fois en place, seule une paille peut s’insérer afin de boire plus sereinement.
« On distribue ça comme des goodies, ça crée l’animation », lance Jean-François Viale, gérant de la boîte de nuit le Trendy. Celui qu’on surnomme « Jeff » avait déjà commandé un lot de couvercles il y a six mois.
Il constate que « les gens n’ont pas tous le réflexe de protéger leurs verres. Surtout les clients qu’on va avoir pour la soirée du 31 et qui ont moins l’habitude de sortir. » À une semaine du réveillon, il insiste sur « l’importance de faire prendre conscience ».
Un après #balancetonbar
Prendre conscience. Le maître mot qui renvoie à l’été passé, marqué par de nombreuses plaintes. Mais aussi au #balancetonbar. Sur Twitter, les récits d’agressions s’étaient multipliés. « Au port de Saint-Laurent, heureusement, on a été épargné », se félicite Aymeric Dardoize, gérant du bar Quai west. Du haut de ses trente ans d’expérience, il concède « ne s’être jamais plongé au coeur du problème » pourtant « bien connu » du monde de la nuit. Cette distribution de couvercles, « c’est une première ». Pourquoi maintenant ? « Parce qu’il y a eu beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux. Il fallait mettre en place quelque chose », invoque le vice-président des commerçants du port. « Grâce au # balancetonbar, il y a eu un avant et un après. » Livia, la vingtaine, est habituée des boîtes de nuit azuréennes. Elle considère que cela « a incité les établissements à prendre au sérieux les agressions. Les vigiles sont encore plus attentifs. Au moindre signe, ils interviennent. » Mais parce qu’on est jamais trop prudent, la clubbeuse préfère poser les bases : « Qu’on soit un homme ou une femme, restez toujours en groupe. Vous vous sentez mal ? Direction les sas d’entrée où il y a toujours des vigiles. »
Avec ces distributions de capuchons, elle estime « être plus sereine, mais pas moins vigilante ». Un mot d’ordre de mise à l’approche du réveillon et des bonnes résolutions pour 2023.