Monaco-Matin

Un esprit lié à la Nature

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« Mes années d’enseigneme­nt m’ont appris que la géographie est raciste, puisqu’elle ignore les sociétés indigènes, et les relègue au musée de l’Homme, comme si elles n’avaient pas de pensée et de savoir propre. Le Musée de l’Homme est conçu comme un cimetière des peuples. »

Chronique dans Le Parisien, en 2015

« J’ai été très choqué, dans ces classes de réflexion générale, par la volonté de nous faire réfléchir seulement autour de penseurs occidentau­x, Hegel, Kant, Spinoza, Pascal, Descartes. Mais il est clair que quand on ouvre un atlas, le monde est plus vaste : il y a l’Afrique, il y a l’Asie, il y a le bouddhisme, etc. Je sentais que, quelque part, les dés étaient pipés [...] J’ai donc choisi la géographie physique parce qu’elle vous ouvre tous les horizons. »

Au micro de l’émission For Intérieur (France Culture), novembre 1999

« Les peuples viennent dans une nature organisée qui finira par les supprimer s’ils ne la respectent pas. La Nature a commencé sans l’homme et peut très bien finir sans lui… Pour eux (les Inuits), se couper de l’Arctique, c’est mourir. Et en plus, ils voient où nous allons, comment nous y allons, et refusent de nous suivre ! »

Revue Ballast, juin 2016

« Le mot explorateu­r donne le sentiment d’un parcours un peu fou à la recherche de je ne sais quel point nouveau, alors que ma vie était organisée avec une prescience primitive. Cette prescience relève de gênes primitifs. C’est les Inuits qui l’ont découvert, j’avais 27 ans et je ne savais pas qui j’étais. J’avais été géographe-physicien des expédition­s de Paul-Emile Victor, je suis un spécialist­e des pierres, et j’avais découvert que les sciences dures sont dictatoria­les. Parce qu’elles manient des chiffres, elles croient détenir la vérité. Je suis dans un domaine complexe, qui s’appelle les sciences de la nature, elles n’ont pas une vérité expériment­ale, mais leur propre vie, leur propre réalité. C’est ce qui fait que lentement je suis devenu adepte d’une discipline d’esprit que l’on n’enseigne pas à la Sorbonne. »

Au micro de France Inter, juin 2018

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