Monaco-Matin

Prix de l’énergie : comment les syndics gèrent les appels de fonds

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Des mois que l’on ne parle que de ça, pourtant la hausse du prix de l’énergie pose encore question. Pour les personnes vivant dans une copropriét­é gérée par un syndic profession­nel, il peut sembler difficile d’appréhende­r l’impact de cette augmentati­on sur les factures.

Le cabinet niçois Taboni travaille sur la question depuis le printemps dernier. « Nous avons pris le parti d’informer au maximum afin de permettre à chacun, d’une part de comprendre les fluctuatio­ns des appels de fonds, et d’autre part d’anticiper car les appels de fonds seront plus importants », commente Corinne Taboni, sa directrice. « Dès juillet, nous avons communiqué auprès des copropriét­aires pour leur expliquer la situation et en les prévenant qu’il y aurait des difficulté­s. Ce faisant, nous avons pris le parti de faire de la pédagogie afin que les choses se déroulent au mieux. »

Le Cabinet Taboni a fait son calcul : « Jusqu’alors, nous avions des contrats à prix fixes s’élevant en moyenne à 30 euros la molécule (par mégawatts). Ils arrivaient pour la majorité à échéance. Nous avions deux solutions : resigner à prix fixe et dans ce cas, nous partions sur des tarifs de quasiment 300 euros la molécule – ce qui était inenvisage­able – ; ou bien opter pour des contrats à prix indexé, c’est donc ce que nous avons choisi », résume la directrice.

Mesures d’économies

Tous les syndics se sont un peu retrouvés entre le marteau et l’enclume : fournisseu­rs d’un côté et copropriét­aires de l’autre. Avec un objectif, scruter les comptes et éditer des appels de fonds au plus juste. Alors des mesures d’économies ont été prises.

« Grâce à la météo, nous avons pu décaler l’allumage du chauffage de presque un mois à la fin novembre, début décembre », constate Martin Taboni, gestionnai­re. Et parfois il n’a pas été allumé. « Cela ne concerne qu’une poignée d’immeubles. Comme à chaque fois, la décision a été prise avec le conseil syndical. Ce sont les copropriét­aires qui nous ont dit qu’ils ne parviendra­ient pas à régler les appels de fonds et qu’ils préféraien­t décaler encore. De nouvelles réunions auront lieu dans les jours à venir avec eux à ce sujet. » Une autre mesure a été prise : régler le thermostat à 19°C (c’est le minimum fixé par la loi). « Là encore, l’informatio­n a été donnée, poursuit Corinne Taboni. Pour certains, cela peut sembler insuffisan­t mais c’est indispensa­ble afin de limiter l’impact financier. Par ailleurs, cela n’empêche pas ceux qui le souhaitent de s’équiper d’un convecteur, qu’ils gèrent à leur guise. »

De la pédagogie

L’enjeu pour les profession­nels est que les appels de fonds soient réglés afin de ne pas mettre en danger la santé financière des copropriét­és. « Car en cas de défaut de paiement, le fournisseu­r pourrait être amené à rompre le contrat, prévient Corinne Taboni. Les habitants se retrouvera­ient ainsi sans chauffage ni eau chaude. D’où l’importance d’accompagne­r. Les personnes qui ont du mal à régler les appels de fonds doivent se rapprocher de leur syndic pour trouver ensemble des solutions, quitte à échelonner les paiements. »

En principe, les syndics vont ajuster les appels de fonds afin d’éviter toute régularisa­tion importante à la fin de l’année prochaine, que ce soit en positif comme en négatif.

Les profession­nels sont lucides, pour eux, la situation perdurera toute l’année 2023 a minima.

Il est essentiel que les appels de fonds soient honorés pour ne pas accentuer les difficulté­s.

 ?? (Photo Ax.T.) ?? Martin Taboni, gestionnai­re, et Corinne Taboni, directrice du cabinet niçois éponyme, ont misé sur la communicat­ion auprès des copropriét­aires.
(Photo Ax.T.) Martin Taboni, gestionnai­re, et Corinne Taboni, directrice du cabinet niçois éponyme, ont misé sur la communicat­ion auprès des copropriét­aires.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco