Bras de fer sur les terrasses des restaurants à Cannes
Le syndicat des restaurateurs fustige à nouveau l’interdiction de protéger les terrasses des frimas hivernaux, et « songe à des actions fortes ». La mairie campe sur ses positions.
Bien sûr, il y a eu des réunions en mairie, « qui n’ont rien donné, et ne servent à rien car on n’est pas écouté », selon Alain Lahouti, président de l’UMIH à Cannes. Mais entre les autorités municipales et le syndicat des restaurateurs cannois, l’heure n’est pas à dialoguer tranquillement en terrasse. Et pour cause ! Une nouvelle fois, les professionnels dénoncent la politique de la Ville à leur encontre qui, après avoir fait démonter les terrasses en dur ou bâchées, ne tolère aucune protection de ces tables extérieures contre les intempéries hivernales. À l’heure où le chauffage est banni (selon un décret national de mars) au nom des économies d’énergie de la préservation de l’environnement, cette inflexibilité sur le froid provoque paradoxalement un coup de chauffe côté cuisines.
« Dirigisme économique ! »
« Certains allument quand même, et pendant le MAPIC (Salon de l’immobilier, du 29 novembre au 1er décembre, Ndlr), il n’y avait du monde que sur ces terrasses-là. Pour les autres, à découvert sans chauffage, c’était le grand vide !, déplore Alain Lahouti. La Ville applique sa charte sur les terrasses avec beaucoup trop de rigueur. Sans terrasse fermée ni protégée, beaucoup d’établissements ne peuvent pas rentrer dans leur frais. Mais nous, on n’accepte pas que nos établissements soient désormais soumis à un régime de saisonnalité, c’est du dirigisme économique ! »
Et le syndic de s’appuyer encore, au niveau juridico-administratif, sur un arrêté municipal du 27 mars 2009 dont l’article autorisait « nos établissements à disposer temporairement, en période d’hiver, de terrasses fermées ou protégées ». Et d’envisager, faute d’obtenir des concessions, d’engager des « actions plus fortes » qu’un simple communiqué de protestation.