Avec son Gynécobus, Laure Fabre veut « rebattre les cartes » du système de santé
Pour la sage-femme varoise Laure Fabre, 2022 se termine sur les chapeaux de roues. Littéralement ! Le projet qu’elle portait depuis quatre ans a bel et bien vu le jour en fin d’été. Début septembre, le Gynécobus a pris la route pour sillonner la Provence verte et Provence Verdon, à la rencontre de femmes en mal de suivi gynécologique.
Adossé à l’hôpital de Brignoles, qui porte le dispositif sur le plan administratif, le bus bénéficie de fonds européens, nationaux, régionaux et départementaux, ainsi que des financements des deux agglomérations.
« Bien sûr, nous avons réalisé quelques améliorations, mais le Gynécobus évolue bien et remplit la mission que nous nous étions fixée : remettre dans le système de santé des femmes qui n’avaient pas consulté depuis cinq, quinze ou même plus de trente ans ! », se réjouit Laure Fabre, naturellement coordinatrice du projet.
Patientes ravies
« On arrive à rebattre les cartes d’un système de santé qui ne fonctionne plus », se félicite la sage-femme. Les patientes sont ravies et les soignants – des binômes gynécologue/sage-femme dont le nombre ne fait que croître – peuvent ainsi « se reconnecter à l’essence de leur métier, aux raisons qui les ont poussés à s’engager dans le système de soin ». Comme pour repousser d’éventuelles critiques, Laure Fabre rappelle que le Gynécobus n’est pas « une médecine au rabais » : « Il n’y a qu’à voir la qualité du matériel que nous utilisons ! » Il s’agit en revanche d’« une médecine plus intégrative, plus à l’écoute, qui s’adapte au cas par cas ».
La soignante se dit ainsi « heureuse que ça existe » : « Ça me donne des raisons d’espérer pour qu’à l’avenir le système de santé, aujourd’hui exsangue et qui n’arrive plus à faire ça, puisse être transformé. Pas nécessairement avec de la mobilité, mais avec une meilleure utilisation des ressources médicales. » Le Gynécobus a montré, estime-t-elle, qu’« on peut le faire ». Et ainsi mettre 2023 sur la bonne voie.