Monaco-Matin

Fin de Nouvel An violente : une victime défigurée à Nice

- CH. P.

Il était 10 heures, dimanche 1er janvier, au 7 rue Dante à Nice. Un homme gît au sol. Ses blessures au visage sont impression­nantes : nez cassé, lèvres et yeux tuméfiés, plateau orbitaire et mâchoires brisées… Les opérateurs du centre de supervisio­n urbaine parviennen­t à repérer un suspect parmi deux couples. Il sera interpellé par la police nationale. Mehdi Fares, 26 ans, est d’abord placé en cellule de dégrisemen­t puis interrogé. Il admet avoir roué de coups Hacène qui, lui aussi alcoolisé, se serait permis des propos déplacés à l’adresse de sa compagne. Difficile néanmoins de justifier le déchaîneme­nt de violences qu’a enregistré une caméra de la ville. On y voit une victime les mains dans les poches échanger avec l’agresseur. Elle est soudain frappée et s’écroule. Alors qu’elle est au sol, des coups de poing et un coup de pied sont encore assénés.

18 mois ferme

Le procureur a décidé de juger l’auteur de ces violences aggravées dès ce mardi dans le cadre d’une comparutio­n immédiate. «Ilyaune disproport­ion entre l’agression dont vous dites victimes et les blessures infligées », remarque le président Christian Legay. Tête basse, Mehdi Fares, n’en disconvien­t pas. « Je regrette, j’ai agi par crainte. Avec l’alcool, je ne me suis pas retenu. J’ai été agressé l’été dernier à Mandelieu. (Ndlr : plusieurs points de suture en attestent). Je pensais qu’il cachait un couteau. » Originaire du Pas-de-Calais, au RSA depuis l’agression qu’il a subie, il était revenu sur la Côte pour quelques jours de vacances. Le jeune homme est déjà sous le coup d’un contrôle judiciaire pour une conduite sous l’emprise de stupéfiant­s. « Vous prenez la fuite et laissez la victime inconscien­te. Les blessures sont gravissime­s », reproche la procureure Meggie Choutia qui requiert deux ans de prison ferme et la révocation des quatre mois de sursis contre cet ancien adepte de boxe thaïe.

En défense, Me Romain Guérinot s’insurge contre des réquisitio­ns qu’il estime « excessives » : « Monsieur n’a jamais été condamné pour des violences et a immédiatem­ent reconnu les faits. La victime elle-même a été agressive, provocante, avec des outrages sexistes. Il n’était pas là pour en découdre. Ce n’est qu’une bagarre en sortie de boîte de nuit. » Le tribunal correction­nel a révoqué les quatre mois avec sursis et prononcé 14 mois de prison, soit une sanction de 18 mois de détention ferme à exécuter immédiatem­ent.

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