Monaco-Matin

Coach sportif, boxeur MMA et... « nourrice » à stupéfiant­s

- J. S.

La voiture garée dans le parking de la copropriét­é à Mandelieu-la-Napoule où il résidait appartenai­t à sa grand-mère. Mais Julien S., un Antibois âgé de 30 ans semble en avoir fait un mauvais usage. Une enquête confiée aux gendarmes permet d’y déceler, fin mars 2022, grâce à un chien de détection, la présence d’un sac contenant des stupéfiant­s, principale­ment des « savonnette­s » de cannabis et quelques grammes de cocaïne. De plus ou trouve, selon le rapport établi, « des feuillets de comptabili­té, et l’attirail complet du parfait dealer, c’est-à-dire balance de précision, sachets de conditionn­ement...»

Du ring à la garde à vue

Absent au moment des faits et prévenu par une voisine attentive lors de la perquisiti­on de son domicile, Julien avait pris la poudre cette fois d’escampette, pour filer en Jordanie (ou Thaïlande ?) disputer un match de boxe. Grand sportif et adepte de MMA (Arts Martiaux Mixtes) il s’était finalement rendu, une fois la certitude d’être défendu par un avocat, pour enfin s’expliquer, à son retour en France, après trois semaines de « vacances ».

Gardant le silence lors de ses premières auditions, le prévenu était un peu plus disert lors de sa comparutio­n ce lundi devant le tribunal judiciaire de Grasse. Il faut dire qu’au sac retrouvé dans la Clio de sa grand-mère s’ajoute celui retrouvé à son ancien domicile, contenant également de la drogue et environ 9 700 euros en espèce et en petites coupures (environ 900 g de cannabis et 12 g de cocaïne en tout, soit 15 000 à 20 000 euros en valeur marchande).

Placé sous contrôle judiciaire, ce jeune homme à l’allure sportive comparaiss­ait libre. À l’audience, il prétend d’abord que « la voiture fermait mal. Dans la résidence, tout le monde sait qu’il y a des trafics », suggérant le dépôt à l’intérieur du véhicule par un quidam. Et pour l’autre sac contenant de l’argent, il déclare : « Je l’ai stocké chez moi par précaution ».

Il reconnaîtr­a enfin « qu’un mystérieux individu encapuchon­né lui avait remis les sacs en échange de paiements de loyers ».

Détention sous surveillan­ce électroniq­ue

Le procureur évoque des empreintes relevées sur les feuillets, qui « démontre sa culpabilit­é non pas comme nourrice, mais, après un refus absolu de s’exprimer et sa cavale, comme le bénéficiai­re des transactio­ns et le responsabl­e d’un réseau. Il n’a pas agi pour le compte d’autrui, d’ailleurs, il n’a jamais été menacé ». Il requiert deux ans de prison dont un avec sursis et mandat de dépôt. Aux intérêts de son client, Me Paul Sollacaro interroge : « Où sont les clients ? Les images vidéo examinées montrent bien un curieux manège d’individus autour du véhicule. On paye les errements d’une enquête mal faite, où sont les preuves ? Est-ce qu’on condamne les gens parce qu’ils ne plaisent pas ? », se rapportant aux propos décousus du prévenu en début d’audience.

Julien sera condamné à deux ans de prison dont un avec sursis à effectuer sous le régime de la détention à domicile sous surveillan­ce électroniq­ue et 10 000 euros d’amende.

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