Une stagiaire de 3e agressée sexuellement dans un Ehpad à La Seyne
Un homme âgé de 60 ans a été condamné avant-hier par le tribunal correctionnel de Toulon à deux ans de probation pour avoir commis deux agressions sexuelles au préjudice d’une mineure. Pendant cette période, il risque un an d’emprisonnement s’il ne respecte pas certaines obligations.
Les faits se sont produits en mai 2022 dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), à La Seyne, où réside le prévenu à la santé fragilisée par « un problème d’alcool ». Il s’est présenté à la barre du tribunal cloué dans un fauteuil roulant depuis une mauvaise chute.
« C’est déjà violent pour elle »
La victime, alors âgée de 14 ans, effectuait son « stage de 3e » dans le cadre de sa scolarité. « Elle veut travailler avec des personnes âgées, c’est un souhait qu’elle a depuis de nombreuses années », a plaidé l’avocate de la jeune fille et de sa mère.
Lors d’un premier épisode, le 3 mai, le pensionnaire avait bloqué cette jeune fille avec son fauteuil avant de lui toucher un sein. La collégienne n’avait pas osé en parler de peur de perdre son stage. Quelques jours plus tard, le sexagénaire a posé une main entre les cuisses de l’adolescente, l’a fait glisser jusqu’à l’entrejambe. Cette fois, la victime a dénoncé cet attouchement à travers le vêtement qu’elle portait. « C’est elle qui a commencé, elle était chaude et en chaleur », s’était défendu le mis en cause.
« C’est déjà violent pour elle d’avoir votre main entre les cuisses, ça l’est tout autant d’entendre ça dans le bureau de la directrice », a sermonné Clémence Heinemann, présidente de l’audience correctionnelle. À son procès, l’individu a corrigé ses propos. « J’étais hors de moi-même, je ne savais pas ce que je faisais ». Une expertise n’a cependant décelé aucun trouble cognitif.
« Une pauvreté affective »
La psychiatre qui l’a examiné a en revanche noté « un isolement relationnel et une pauvreté affective ». Divorcé et père de deux enfants qu’il ne voit plus, ce retraité du bâtiment n’aurait pas d’autre contact que ceux entretenus avec sa curatrice, a plaidé son avocate.
Le tribunal a ordonné une obligation de soins et une interdiction d’entrer en relation avec des mineurs. Le sexagénaire, qui tire ses revenus de l’allocation pour adulte handicapé (956 ), devra également indemniser la victime (3 000 )etsa mère (1 500 ). Il fera également l’objet d’une inscription au fichier des délinquants sexuels.