Monaco-Matin

Fréjus : les urgences de l’hôpital débordées

- J. J.

C’est un véritable appel au secours qu’a lancé le personnel des urgences de l’hôpital de Fréjus hier après-midi.

Dès l’entrée du centre hospitalie­r intercommu­nal Fréjus-Saint-Raphaël, les sapeurs-pompiers déploraien­t la situation, attendant leur tour. « Ah, il y a des articles à écrire ici. Les pauvres sont tellement débordés de travail qu’ils ne peuvent même plus accueillir directemen­t les nouveaux patients que nous amenons en ambulance. Ce n’est pas leur faute », se désole un soldat du feu. À l’intérieur, les malades sont partout. Dans les couloirs, allongés, assis, dans les salles, en plein milieu, les brancards serrés les uns contre les autres. « C’est un lieu de passage où on n’est pas censé faire stagner les gens. Tout le monde est entassé. C’est un vrai Tetris, il faut bouger plusieurs brancards pour arriver à celui qu’on veut ou jusqu’à la salle de réanimatio­n ! »

« Ce n’est pas un problème ponctuel »

« Regardez nos conditions de travail, ce n’est même plus humain », s’exclame un profession­nel alors qu’un homme, très agressif, s’en prend au personnel. « Vous avez dit que vous alliez monter ma mère dans une chambre et elle attend toujours en plein milieu, faites votre travail », enrage l’individu. Une fois de plus, une fois de trop, le service des urgences de Fréjus, surchargé, est au bord de l’explosion. «Ça fait 3 ans qu’on est en grève, dans l’indifféren­ce générale. C’est une grève sur les pancartes car on est toujours là, à s’investir sans compter, explique le docteur Gabriel Moncheaux, adjoint au chef de pôle Didier Jammes.

On a alerté l’Agence régionale de santé, on a fait des propositio­ns mais regardez, on a dû sortir les civières car tous les brancards sont pris. On a trop d’activité. La réalité, c’est que c’est nous qui devons l’assumer avec des moyens qui n’augmentent pas. »

« Le problème, c’est qu’il ne s’agit pas d’une journée exceptionn­elle, d’une surcharge ponctuelle de patients mais c’est comme ça tout le temps. Et on n’en peut plus, ajoute le médecin, à deux doigts du burn-out. Un hôpital, ce n’est pas une usine, on doit avoir le temps d’examiner les patients individuel­lement, de les interroger. Ce n’est pas possible d’avoir un patient au mètre carré, c’est choquant ! »

Le centre hospitalie­r intercommu­nala récupéré une grosse partie de l’activité nocturne des urgences de Draguignan qui ont fermé la nuit. Une surcharge qui arrive après un été qualifié d’épouvantab­le par les profession­nels de l’hôpital fréjusien.

La grève des médecins de ville n’arrange rien, qui s’ajoute au retour de la grippe, de la Covid et de la bronchioli­te.

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(Photo Philippe Arnassan) Le passage est surchargé de brancards serrés les uns contre les autres.

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