« On a beau être attractifs, une pénurie d’infirmiers demeure »
Bastien Ripert, le directeur du centre hospitalier d’Antibes, fait face à une pénurie d’infirmiers. Il attendait beaucoup des annonces du président concernant la reconnaissance de ceux qui travaillent en horaires décalés.
Malgré cette pénurie, que mettez-vous en place pour vendre l’hôpital ?
On a amélioré notre communication. On a par exemple profité du calendrier de l’Avent pour poster une offre d’emploi par jour, jusqu’au 24 décembre. Mais présentée par les agents, car ce sont eux qui vont donner envie de travailler à l’hôpital. Pas moi. On a une deuxième campagne qui vante les mérites d’Antibes, pour donner envie à des professionnels formés de venir. Mais ceux qu’on prend dans d’autres régions manqueront là-bas.
Le recrutement est une étape importante ?
Oui. On donne une réponse à toutes les candidatures d’infirmiers, on leur présente nos projets (nouveau bâtiment de psychiatrie, nouvel institut médicochirurgical) pour être sûrs qu’ils soient en phase avec nous. Puis on propose directement un CDI et une entrée rapide dans la fonction publique.
Il faut que les conditions de travail suivent...
Le Ségur de la santé a permis d’augmenter le salaire des soignants, on a mis en place une journée d’accueil pour les nouveaux arrivants, un groupe de travail sur les professions de nuit et on a développé une application qui propose des heures supplémentaires. Plutôt que d’être appelé, un agent en repos peut se connecter et choisir, s’il le souhaite, un créneau qui lui convient, pour remplacer une absence.
Et les conditions de vie...
Le pouvoir d’achat d’un soignant sur la Côte d’Azur est moins élevé qu’ailleurs, à cause du prix du loyer. On réfléchit à comment travailler avec les instituts qui gèrent des logements à loyer modéré, afin que nos soignants en début de carrière puissent y accéder. On a également une crèche interne de 16 places qu’on aimerait agrandir. Mais on a beau être attractifs, ça ne comblera pas la pénurie de personnel formé.