« Hors-jeu », « À côté de la plaque » : des syndicats critiquent
Les syndicats hospitaliers ne sont guère tendres avec les annonces du chef de l’État. Tout juste s’entendent-ils sur un point avec lui : le constat de l’urgence à agir. « L’hôpital coule. Ce que le président a évoqué, c’est ce qu’on lui dit depuis des années. Tous les jours des professionnels viennent nous voir pour démissionner, donner un préavis, se reconvertir ou parce qu’ils ont trouvé mieux payé ailleurs », regrette Stéphane Gauberti de la CGT santé au CHU de Nice.
Revalorisation salariale avant tout
« Il a dressé un tableau plutôt honnête de la situation, mais certains points sont tout de même minimisés », estime Michel Fuentes, de FO santé. Le recrutement est une pierre d’achoppement. « On a une fuite de personnel parce que nous ne sommes pas attractifs niveau salaires et conditions de travail. Nous avons presque 300 postes vacants au CHU de Nice, alors on fait le travail de ceux qui manquent, ça rend les conditions encore plus difficiles », ajoute le délégué Force ouvrière. Pour la CGT, l’attractivité de l’hôpital passe avant tout par la revalorisation salariale. « Sans augmentation ni revalorisation du point d’indice, ça va être compliqué. Emmanuel Macron est à côté de la plaque s’il ne revalorise pas les salaires. » Michel Fuentes parle également salaires, une revendication de longue date, mais aussi formation. « Il en faut beaucoup plus. Mais pour suivre les formations, il faut du personnel pour remplacer. S’il veut qu’on prenne soin des patients, il faut qu’on prenne soin de nous aujourd’hui. » Enfin, les deux syndicats s’entendent pour dire que la tarification à l’activité a plombé l’hôpital public. Emmanuel Macron a annoncé vouloir en sortir dès le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. «À Nice, on a seize pôles. Au lieu que tout le monde travaille ensemble, c’est devenu l’hôpital dans l’hôpital », résume Michel Fuentes.