Se serrer les coudes
Berceau des Amap depuis la naissance de la première de France à Aubagne en 2001, la région Paca peut se targuer d’une offre dynamique, recensée en partie par le réseau des Amap de Provence. Avec 23 constituées, dont deux nouvelles en 2022 à Tourrette-Levens et Touëtsur-Var, « les Alpes-Maritimes ont un très bon tissu », note Mireille Bertola, porte-parole du réseau régional. S’il reste suspendu au renouvellement annuel des contrats, ce modèle permet aux paysans de mieux affronter les crises.
« En souscrivant un contrat, les citoyens s’engagent à soutenir l’agriculteur sur une période donnée en achetant une partie de sa production avec un paiement qui est fixe toutes les semaines, peu importe les aléas », ajoute celle qui est elle-même membre d’une Amap à Sanary.
« Le maraîcher qui nous livre a un parcours édifiant : à ses débuts, il était en monoculture et livrait la grande distribution mais ne s’en sortait pas, en plus d’utiliser des produits phytosanitaires mauvais pour sa santé. Puis, il a tout changé pour ne travailler qu’en Bio et en Amap et dit que cela lui a permis de gagner sa vie, bien que ces deux dernières années soient plus compliquées », souligne cette Amapiene convaincue. Dans le Var et les Alpes-Maritimes, le prix du panier hebdomadaire varie entre 10 et 25 €, en fonction de sa taille et des réalités des fermes partenaires. Avec, à l’intérieur, selon les lieux : des légumes, des pommes, des noix, des oeufs, mais aussi du jus, du miel, des fromages, de l’huile d’olive, de la viande, des légumineuses, du poisson ou encore des coquillages, fruits du travail de plus de 70 agriculteurs du coin.
Et un poids pouvant aller jusqu’à près d’une dizaine de kilos en fonction des rendements. À la clé, pour les consommateurs, l’assurance de créer, le temps du contrat, une bulle de prix fixe et de manger des produits frais de qualité et bons pour la santé, quand 53 % de l’alimentation des habitants de Paca est issue de « produits transformés dont une partie est ultra-transformée et potentiellement nocive », précise une étude sur les systèmes alimentaires et agricoles à privilégier dans la région, menée par le Grec Sud, groupe d’experts locaux sur le climat, en novembre 2022.