La mue fulgurante de la
En une décennie, Monaco s’est radicalement transformé en surface, sous terre ou sur la mer. La preuve avec cet avant/après de clichés Street View et de nos photos pour sept lieux du pays.
Contraint par un territoire étriqué, tout juste 2 km² au compteur, la Principauté demeure en perpétuelle évolution. Pour rester attractive, moderniser ses infrastructures vitales et loger ses compatriotes, l’État monégasque doit redoubler d’ingéniosité pour optimiser le foncier, une denrée rare. En ce moment même, pas moins de 40 chantiers privés et publics sont menés simultanément. En une décennie, la métamorphose du territoire est bluffante, que ce soit en surface, sur la mer ou en souterrain. Saviez-vous, par exemple, que sur 57 km de voies routières, les tunnels représentent 7 km, contre 4,5 en 2010. Le nombre d’ouvrages souterrains est chiffré à 42 par l’IMSEE.
Avec le temps, on peine presque à se souvenir à quoi ressemblait tel secteur de la Principauté. Heureusement, la fonctionnalité Google Street View est là pour nous le rappeler. La rédaction de Monaco-Matin a comparé les images de sept lieux de Monaco capturées en 2010 ou 2011 par la voiture de Google avec les clichés réactualisés de notre photographe. Une différence frappante.
En provenance de la Moyenne corniche, près de 13 000 automobilistes pénètrent chaque jour par l’entrée de ville dite du « Jardin exotique », à l’Ouest de la Principauté. En 2010, ceuxci devaient longer les anciennes serres avant d’amorcer la courbe vers la structure communale abritant les milliers de plantes succulentes. Depuis cette année-là, on peine à reconnaître les lieux tant ils ont radicalement changé. Depuis juillet 2016, en effet, une alternative routière au boulevard du Jardin exotique existe pour rallier le coeur de vie de la Principauté : le tunnel descendant Albert II. En s’engouffrant dans cette boucle souterraine de 1,7 kilomètre, érigée en quatre ans et demi dans les tréfonds du sol français, les usagers de la route atterrissent au giratoire Wurtemberg.
La verrue du « Bel Air » sera bientôt rasée
Un gain de temps et une meilleure répartition des flux de circulation puisque 60 % des véhicules empruntent le tunnel et 40 % le boulevard du Jardin exotique.
Autre élément qui s’est depuis rajouté à ce décor d’entrée de ville : la résidence privée L’Exotique, dotée de 66 appartements de prestige et quelques locaux à usage commercial, qui a nécessité la délocalisation des serres à quelques encablures de là.
Pensé par le célèbre architecte Rudy Ricciotti, le bâti se caractérise notamment par d’imposantes arches sous lesquelles transitent les automobilistes.
En acceptant ce dossier aux portes du pays, l’État monégasque a voulu marquer les esprits auprès de ses visiteurs, touristes comme azuréens. Tout comme il a décidé de raser le Bel Air, une résidence domaniale construite en 1966 à l’architecture désuète, devenue une verrue à cette entrée de ville requalifiée, pour y ériger trois bâtiments et 197 logements domaniaux. Le chantier, dont le montant des travaux a été estimé à 155 millions d’euros, doit durer 48 mois pour être livré entre fin 2026 et début 2027.