Monaco-Matin

Les contre-propositio­ns des syndicats

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Pour Emmanuel Macron, cela ne fait pas de doute, « le seul levier que nous avons c’est de travailler plus longtemps ». L’exécutif espère ainsi réduire les dépenses de 18 à 19 milliards à l’horizon 2030, assez pour éponger un déficit à deux chiffres et financer quelques droits nouveaux comme une hausse des petites pensions. Mais les syndicats font valoir que d’autres sources de financemen­t existent, à commencer par l’emploi. Les projection­s officielle­s en attestent : selon que le taux de chômage sera de 4,5 % (soit le plein-emploi visé par l’exécutif) ou de 7 % comme aujourd’hui, le déficit variera de 13,5 à 19,5 milliards à la fin de la décennie. Un meilleur taux d’emploi des seniors permettrai­t de « traiter une partie du problème », selon le numéro deux de l’Unsa Dominique Corona. En ajoutant aux 56 % des 55-64 ans actuelleme­nt en activité « 10 % à 15 % de seniors supplément­aires qui travaillen­t, c’est 10 milliards qui rentrent », affirme le leader de la CFTC Cyril Chabanier. Un objectif que la hausse de l’âge légal permettrai­t d’atteindre mécaniquem­ent mais qui pourrait aussi passer par davantage de formations et une meilleure gestion des fins de carrière, quitte à imposer une « obligation de négocier » dans les entreprise­s comme le veut la CFDT. La solution passe également par les salaires, comme le démontrent les excédents inattendus du système de retraite en 2021 et 2022 : le rebond de l’économie post-Covid, puis la flambée de l’inflation, ont tiré vers le haut les rémunérati­ons, donc dopé les cotisation­s. Pour gonfler encore la manne, la CGT revendique « l’égalité profession­nelle femmes-hommes », tout comme Solidaires qui assure que cela « rapportera­it 14 milliards aux caisses de retraite ».

Tous défendent une hausse des cotisation­s patronales

À défaut, ou en complément, tous les syndicats défendent une hausse des cotisation­s patronales. Une hausse « de l’ordre d’un point » rapportera­it ainsi 7,5 milliards, selon l’Unsa. La CFTC est même prête à « discuter de la répartitio­n entre le salarié et l’employeur », la même somme pouvant être obtenue en prélevant trois euros de plus à chacun. Certaines organisati­ons lorgnent enfin du côté des exonératio­ns dont bénéficien­t les entreprise­s et qui ont fortement réduit les cotisation­s sur les bas salaires.

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