Monaco-Matin

OÙ INVESTIR EN CES TEMPS DE CRISE ?

Comment se donner les moyens de ses ambitions ? D’abord, les définir, ensuite agir. Yann Darwin, ancien pompier devenu chef d’entreprise à Carros, spécialist­e de l’investisse­ment pour les particulie­rs, nous livre sa stratégie.

- AGNÈS FARRUGIA afarrugia@nicematin.fr

Prenez vos objectifs et multipliez-les par 5 ou 10. Prenez votre deadline et divisez-la par 3 ou 4.» Pour Yann Darwin (Yann-Loïc Chort de son vrai nom), ancien pompier profession­nel qui a quitté sa carrière pour se consacrer à sa passion, l’investisse­ment, « Il faut toujours viser plus haut, c’est le seul moyen d’arriver à ses fins. » Le jeune soldat du feu de Clermont-Ferrand démarre avec un premier achat immobilier qu’il retape et revend. Marchand de biens, ça lui plaît, il y ajoute un soupçon de placement boursier, puis regarde autour de lui, qui fait quoi et comment ça fonctionne, il s’intéresse, fait grandir son patrimoine et se met à jouer un rôle de conseiller auprès de son entourage. Petit à petit, un nouvel avenir se dessine, loin de la caserne, et avec quelques comparses d’aventures financière­s [voir photo], ils créent en 2016 Greenbull Group à Carros, une société qui pousse entreprene­urs, salariés ou libéraux à « Oser ses ambitions », quel que soit le projet de départ.

Immobilier

Bien sûr, la recette, on la veut. Parce qu’aussi excitant et nourrissan­t que soit notre job, s’il y a moyen de gagner plus en travaillan­t moins ou pas du tout, ne dites pas que vous n’êtes pas intéressés (ou alors écrivez-nous et nous en ferons un sujet). « Investir dans la pierre, c’est ce qui requiert le moins de capital de départ, explique Yann Darwin. Aujourd’hui, on peut se faire financer un projet à 110 % pour peu que l’on soit stable dans son boulot et dans sa vie (pas un joueur de poker effréné...). Il faut de la patience. On peut commencer par un studio à retaper que l’on revend avec une petite plus-value. Il faut regarder la fiscalité, les impôts mais on peut commencer comme ça. Après il y a de belles choses à faire en résidence principale parce que l’endettemen­t est moindre [ce n’est pas un crédit en plus de votre loyer] et que l’exonératio­n sur la plus-value est un avantage non négligeabl­e. »

Contrairem­ent aux CDD, travailleu­rs à temps partiel et autres retraités, les salariés et les indépendan­ts ont un pouvoir d’investisse­ment important mais peu d’options en tête, ou floues, avec une vie de famille qui bien souvent « empêche » la prise de risques. « Il y a aussi le fait qu’en matière d’investisse­ment, les gens refusent de s’entraîner. Pourtant, c’est une véritable discipline. On ne fait pas mouche du premier coup. On tente, on se teste. Ce que je préconise c’est de ne pas voir trop petit. On multiplie par 5 ou 10 ses objectifs, on divise par 3 ou 4 sa deadline et on y va. »

Minimiser le risque avec le DCA

On n’investit pas dans des possibilit­és mais dans des probabilit­és. La nuance est de taille. Les possibilit­és d’investisse­ment sont infinies, les probabilit­és sont calculées. Voilà ce que Yann Darwin essaie de faire comprendre avec ses master classes [voir encadré] mais aussi à qui veut bien l’entendre car avec son équipe, il s’est d’ailleurs arrêté dans onze villes françaises pour proposer des conférence­s gratuites et punchy sur le thème de la réussite. 8 000 personnes fédérées. « Gardez à l’esprit que quand on investit, on n’est pas dans une optique de perte. Ce n’est pas un casino. »

Pour un investisse­ur qui mise sur le long terme, une approche moins agressive mais plus régulière est la meilleure solution. Concrèteme­nt, investir en dollar-cost average (DCA) consiste à placer une partie de son épargne à intervalle régulier sur un ou plusieurs actifs, sans tenir compte de son prix.

Entreprend­re

« À long terme, tout le monde gagne en Bourse ». Ensuite, il nous indique qu’un autre moyen d’augmenter son pouvoir d’achat est l’entreprene­uriat. « Avant tout, c’est un état d’esprit. Étudiants, autoentrep­reneurs et même patrons de grands groupes viennent nous voir [au sein de Greenbull Campus], pour se lancer dans les meilleures conditions ou performer. Pour moi, c’est le meilleur vecteur d’investisse­ment, mais le plus difficile, avec le moins de garantie de résultat. Il faut aussi penser qu’en plus des revenus générés par l’entreprise, l’entreprise elle-même a une valeur à ne pas négliger. » Yann Darwin aime à dire qu’avec la conjonctur­e actuelle, il faudrait commencer par du locatif, sans forcément être propriétai­re de sa résidence principale. Penser aussi à s’associer avec famille ou amis en SCI (société civile immobilièr­e), forme juridique fiscalemen­t avantageus­e. Pour du long terme, l’investisse­ment en DCA est idéal, tout comme ne pas investir toutes ses billes dans le même sac. Non pas pour ne pas tout perdre, mais pour gagner quoi qu’il arrive.

Yann Darwin, entouré des autres fondateurs de Greenbull Campus à Carros, JeanGuilla­ume Deiss, Guillaume Monges, Benoît Martin et Jérôme Lejeune. Cet organisme de formation spécialisé en immobilier et en entreprene­uriat propose des masterclas­s pour « comprendre ce que l’on cherche : investir ou compléter ses revenus. Quand on veut, on peut, mais rien n’est gratuit. On n’est pas sur une mentalité loto où la chance fait le boulot à votre place. Il faut mener une réflexion globale, c’est là où nous avons été présents pour nos 7 000 apprenants, que nous le seronspour­lesprochai­ns.» 80 personnes oeuvrent pour Greenbull Group.

« Quand on veut, on peut, mais rien n’est gratuit. On n’est pas dans une mentalité loto. »

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(Photo Andre Taissin sur Unsplash)

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