AS MONACO / APRÈS LA DÉFAITE FACE À RODEZ (2-2, 4 TIRS AU BUT À 5)
Toujours les mêmes maux
Philippe Clement n’est pas habituellement le type d’entraîneur qui fait trembler les murs, mais l’élimination samedi en Coupe de France contre Rodez (L2) (2-2, 4-5 tab) après avoir mené deux buts à zéro méritait bien une grosse gueulante. Passablement énervé, ce qu’il n’a pas caché en conférence de presse ou avec certains cadres dès le coup de sifflet final, le Belge n’a pas non plus mâché ses mots dans le vestiaire et reproché en substance à ses joueurs d’avoir lâché le match et d’avoir arrêté de jouer. Une attitude « inacceptable » et difficilement compréhensible pour le technicien monégasque. Hier matin à l’entraînement, la colère était loin d’être retombée.
L’interrogation Sarr
Clement n’a pas digéré certains comportements ni certaines défaillances individuelles, à l’image de la prestation affreuse de Malang Sarr, qu’il n’a pas voulu pointer du doigt ni accabler publiquement. Ce n’est malheureusement pas la première performance indigeste de l’ancien Niçois, depuis son arrivée cet été en prêt. Avec le départ de Benoit Badiashile, Sarr a eu des chances de se montrer qu’il n’a pas su saisir. Pas encore rédhibitoire mais presque. Son niveau peu rassurant devrait d’ailleurs pousser les dirigeants monégasques à s’attacher les services d’un défenseur central gaucher au profil de titulaire en puissance au mercato d’hiver et non d’une simple alternative à Malang Sarr, comme cela a pu leur traverser l’esprit.
Clement contesté, pas encore fragilisé
Il n’est bien sûr pas le seul responsable de la sortie de route d’un collectif incapable de tuer les matchs et bien trop souvent sur courant alternatif. Avec comme conséquences des défaites qui ont laissé des traces (Eindhoven, Marseille, Trabzonspor...). Des maux déjà aperçus sous Niko Kovac et dont Philippe Clement peine lui ausi à se débarrasser. Cela cache-t-il un mal plus profond ? D’aucuns le pensent. alors que le fond de jeu de l’ASM, qui reste sur deux victoires poussives en L1 contre Auxerre et Brest peine à séduire les supporters malgré cette série de 27 matchs consécutifs avec au moins un but inscrit. Contesté par les fans, le Belge n’est pas encore fragilisé en interne, où il garde une certaine cote notamment grâce à son implication de tous les instants et sa capacité à développer les jeunes joueurs (Akliouche, Ben Seghir, Magassa). L’entraîneur asémiste n’en est pas à sa première tempête sur le Rocher et il sait donc que Monaco a encore des chances de réussir sa saison.
Et maintenant ?
L’ASM est dans les clous en championnat (5e à 3 points du podium, 7 de la seconde place), dont elle pourrait achever la phase aller avec 39 points en cas de sans-faute cette semaine, un bilan très honorable, et est toujours en lice en Ligue Europa où elle jouera les barrages contre le Bayer Leverkusen les 16 et 23 février prochain. On y verra alors plus clair sur ce que sont en droit d’espérer les Monégasques sur la deuxième partie de saison. Hier à la Turbie, tout le monde souhaitait surtout tourner la page et basculer rapidement sur le match de mercredi en championnat contre Lorient, 6e. « Nous aurons besoin d’une grande équipe de Monaco pour prendre des points. En tout cas, il sera intéressant de voir quelle sera la réaction de mes joueurs », souligne Philippe Clement. L’ASM a des choses à se faire pardonner.