John Lemon en concert : une première mondiale
Une Fête du Citron 3.0, c’est la promesse de la Ville de Menton pour cette 89e édition Rock&Opéra. Des hologrammes viendront se déhancher sur les chars et chanter tous les soirs...
C’est le street-artiste niçois Faben qui signe la collection de 5000 NFT qui (1) viendront, sous forme d’hologrammes, animer la Fête du Citron nouvelle génération. Grâce à lui et la société Myhologram – basée à Saint-André-de-la-Roche et dirigée par Vanessa Rigaud –, la mascotte de l’événement s’est muée en véritable star. Coiffé, habillé et accessoirisé de milliers de façons, John Lemon devient un personnage numérique en 3D, capable de bouger, de danser... et même de chanter. Il en fera la démonstration chaque soir, sur la façade du Palais de l’Europe, entre le 11 et le 24 février. Un NFT en concert ? Une première mondiale !
Pour l’occasion, le bonhomme-citron – en mode Rock & Opéra – a été relooké à partir des oeuvres du graffeur : couleurs, formes, textures, on retrouve cette griffe qui fait son succès depuis de nombreuses années. De quoi parader avec style sur les chars du jeudi soir, en nocturne. Et faire danser les foules, bien entendu. De quoi, également enrichir le patrimoine immatériel de la Ville de Menton. Qui en rêvait... Qui l’a fait.
Une « révolution »
« Il ne faut pas avoir peur des NFT », prévient immédiatement Stéphanie Jacquot, adjointe au maire, déléguée à la culture et à l’événementiel. Parce qu’il n’est pas uniquement question d’avoir un John Lemon mouvant mais d’éventuellement s’en offrir un ou plusieurs. « Nous avons toute une collection, qui sera en vente pendant trente jours. Ce n’est pas compliqué, il suffit d’ouvrir un Wallet, un portefeuille électronique, et de payer avec sa carte bancaire. » Les « actifs numériques » à l’effigie de la mascotte 2023 s’affichent à 30 euros, pour la série « classique ». On grimpe à 60 euros pour la série « rare » d’un John Lemon en 3D, animé et qui danse le rock et l’opéra. C’est toujours du charabia ? Normal. On parle quand même de « révolution numérique ». En fait, c’est exactement comme s’offrir une gravure, une peinture ou une sculpture... Chaque pièce est numérotée, signée par l’artiste. Les John Lemon peuvent être collectionnés, échangés, revendus, utilisés comme « avatar » dans des jeux et environnements immersifs.
« C’est la société Myhologram qui les commercialise mais ils sont la propriété de la Ville, tant qu’ils n’ont pas trouvé d’acquéreur. » Impossible de savoir si le public sera séduit. Il sera, en tout cas, plongé dans l’univers du rockeur, des jours durants. Du mobilier urbain a notamment été dessiné et réalisé pour donner le ton un peu partout en ville. Des pièces amusantes, décalées et qui devraient, à l’issue de la manifestation, rejoindre les cours des maternelles mentonnaises. « Nous allons aussi offrir une de ces sculptures à la nouvelle crèche du quartier Aroma », glisse Stéphanie Jacquot. Le citron à la banane a, semble-t-il, bien l’intention de s’installer durablement.
Un univers inspirant
Dans la société de Vanessa Rigaud, John Lemon n’a pas non plus fini de faire parler de lui. Ses équipes travaillent notamment sur des cadres dans lesquels se meut la mascotte. Sortes de boîtes transparentes sur lesquelles Faben planche aussi. Histoire de pouvoir profiter de son personnage sous forme d’hologramme, dans un univers bien à lui.
Si d’autres collections de NFT sont à venir ? Yves Juhel, le maire sourit. Visiblement, l’aventure ne fait que commencer. Il souffle : « Nous avons déjà des idées pour l’année prochaine... Nous dévoilerons le thème de la prochaine édition à la fin de celle-ci. » Tout va donc très très vite... un monde 3.0 on vous dit.
1. Non fongible token, est un jeton numérique unique et numéroté non interchangeable.