Un gisement géant de terres rares en Suède
C’est une bonne nouvelle pour l’Europe : ces métaux cruciaux pour la transition verte viennent aujourd’hui à 98 % de Chine.
La Suède a annoncé hier la découverte du « plus grand gisement connu » de terres rares d’Europe. Les réserves estimées – plus d’un million de tonnes – de ce gisement identifié dans la région minière de Kiruna, dans le Grand Nord du pays scandinave, sont de bon augure pour l’industrie européenne, qui a besoin de ces métaux pour fabriquer des véhicules électriques ou encore des éoliennes. L’ampleur exacte en reste à déterminer mais, selon les estimations actuelles, il représenterait moins de 1 % des réserves mondiales (120 millions de tonnes selon le « US Geological Survey »).
Moins dépendre de la Chine
Cette découverte constitue néanmoins un petit pas vers plus d’autonomie pour le Vieux Continent, soucieux de réduire sa dépendance concernant ces métaux essentiels à la transition écologique. Actuellement, 98 %
(1) des terres rares utilisées dans l’UE sont importées de Chine, qui dispose d’un quasi-monopole dans le secteur. Or « nos besoins en terres rares vont être multipliés par cinq d’ici à 2030 » (2), avait déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans son discours sur l’état de l’Union en septembre dernier. « Nous devons éviter de nous retrouver à nouveau dans une situation de dépendance, comme pour le pétrole et le gaz », avait-elle mis en garde.
« L’électrification, l’autosuffisance et l’indépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie et de la Chine commenceront dans la mine », a affirmé la vicePremière ministre et ministre de l’Économie et de l’Énergie suédoise, Ebba Busch, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE depuis le début de l’année.
Pas avant 10 à 15 ans ?
Le groupe minier suédois LKAB, à l’origine de la découverte, a toutefois prévenu qu’« un long chemin » restait à parcourir avant une mise en exploitation. Interrogé sur la date attendue des premiers coups de pioche, il a répondu que cela dépendrait de la demande des constructeurs automobiles et de la rapidité d’obtention des autorisations nécessaires qui, d’après son expérience, nécessitent « entre 10 et 15 ans ». Aucune mine de terres rares n’existe actuellement en Europe.
1. Ces métaux rares sont notamment nécessaires pour fabriquer les aimants des éoliennesetdesvoituresélectriques,maisaussi certains écrans de télévision, des drones ou encore des disques durs.
2. Et pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’UE aura besoin à cette date de 26 fois plus de terres rares qu’aujourd’hui, selon l’université KU Leuven.